Baisse des narchomicides à Marseille : "C'est un apaisement relatif, le mal s'est déplacé", estime une membre du Collectif des familles

À Marseille, les homicides liés au narcotrafic ont été divisés par trois depuis le début de l'année mais le Collectif des familles prévient que d'autres villes comme Nice ou Grenoble sont gagnées par ce fléau.
Article rédigé par franceinfo
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Un policier patrouille dans le centre-ville de Marseille, e 21 mars 2024, deux jours après la visite du président français, axée sur la sécurité et le trafic de drogue. (NICOLAS TUCAT / AFP)

"C'est un apaisement relatif, car le mal s'est déplacé", estime Karima Méziem, avocate au barreau de Marseille, membre du Collectif des familles, sur franceinfo samedi 14 septembre, alors que les homicides liés au narcotrafic ont été divisés par trois depuis le début de l'année dans la ville. Le Collectif des familles victimes d'assassinat organise ce samedi "une marche combattante", pour "la paix et la justice" à Marseille.

Douze personnes ont été tuées dans le cadre du trafic de stupéfiants depuis le début de l'année à Marseille, contre 39 sur la même période en 2023. Mais ces chiffres traduisent "une accalmie de façade", d'après l'avocate, qui estime que "si les homicides ne sont plus à Marseille ils sont dans d'autres villes, à Nice ou Grenoble". Elle constate d'ailleurs que "de plus en plus de victimes d'autres villes" se tournent vers le collectif.

Une justice mieux dotée

À Marseille, il "n'y a plus de guerre de territoires entre ces détenteurs de points stups, les territoires ont déjà été départagés", mais "on voit bien que la guerre s'est propagée ailleurs, et que maintenant on essaie de s'accaparer les autres grandes villes", poursuit Karima Méziem. "C'est un cancer qui se gangrène", déplore-t-elle.

L'avocate réclame davantage de renforts pour les magistrats et la police judiciaire, même si "c'est en bonne voie". "Quand la police judiciaire a les moyens, elle arrive à élucider des affaires, on a des résultats sur cette dernière année", dit-elle. Mais elle note que certaines familles de victimes tuées avant 2023, avant qu'arrivent les magistrats et policiers en renforts, se retrouvent face à des enquêtes non élucidées. Certaines familles "n'ont pas vu de magistrats depuis des années", regrette-t-elle.

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