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Grand plan d'investissements pour Marseille : plongée dans les quartiers défavorisés

Alors que Jean-Marc Ayrault a annoncé plus de 3 milliards d'euros d'investissements à destination de la cité phocéenne, francetv info vous raconte le quotidien dans les zones sensibles, marqué par le trafic de drogues.

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Opération de police dans le quartier de Noailles, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 18 septembre 2011. (MAGNIEN / SIPA)

"Marseille a les moyens de devenir, en quinze ans, la grande métropole euro-méditerranéenne." En annonçant, vendredi 8 novembre, son plan d'action pour la métropole Aix-Marseille, doté de plus de 3 milliards d'euros, Jean-Marc Ayrault a de l'ambition pour la deuxième ville de France. Objets de toutes les attentions politiques et médiatiques, témoins des règlements de comptes en série qui s'y déroulent, les habitants des quartiers défavorisés oscillent entre fatalisme et colère. Durant une semaine, francetv info a rencontré associations et dealers, collectifs de quartiers et parents désemparés. Reportages.

A Felix Pyat, une zone sensible du centre-ville, où, comme dans d'autres cité, les réseaux profitent du manque de perspectives pour les jeunes et recrutent à tour de bras. "Les patrons viennent repérer les plus rebelles, les plus teigneux, les plus tchatcheurs et les plus meneurs", explique une travailleuse sociale née dans les quartiers nord et qui les connaît par cœur. Un véritable "Pôle emploi des cités".

---> Marseille : comment les cités fabriquent des dealers

La cité Bellevue, rue Félix-Pyat à Marseille, en 2001. (MAXPPP)

Parmi les petites mains, Ryan. A 20 ans, le jeune homme hésite entre "le droit chemin et l'autre", celui du deal, dans lequel il est tombé à l'adolescence. "On est des gens normaux, mais dans un périmètre qui n'est pas normal", estime-t-il. Loin des clichés, Ryan est "dégoûté par ce qu'il est devenu". "On est malheureux, mais qu'est-ce qu'on se marre", sourit-il, tout en décrivant un "cercle vicieux phénoménal".

---> "Moi, Ryan, dealer à Marseille..."  

Dealer de cannabis à Marseille, un boulot sans "issue, sans perspectives" selon Ryan, 20 ans. (ANDRES STAPFF / REUTERS)

Face à cette jeunesse désemparée, les habitants des quartiers ont décidé de se mobiliser. Collectif du 1er juin, Comité des quartiers populaires ; ils s'autoproclament "experts de leur propre merde" et avancent de nombreuses solutions, souvent peu coûteuses, pour sortir les cités de ce cercle infernal. Education et emploi sont les deux piliers de leur action, loin devant les renforts de policiers.

---> Marseille, et s'il manquait autre chose que des policiers ?

Plusieurs centaines de personnes, principalement des habitants des quartiers nord, marchent contre la violence et les inégalités à l'appel du Collectif du 1er juin, le 1er juin 2013 à Marseille. (MAXPPP)

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