Des éthylotests anti-démarrage dans les voitures des chauffards condamnés pour conduite en état d’ivresse
Les éthylotests anti-démarrage (EAD) étaient déjà obligatoires dans les autocars neufs destinés au transport d’enfants. Ils intègrent désormais l’arsenal répressif, autant que préventif, mis à la disposition des magistrats. L’EAD pourra être imposé, pour une durée de six mois à trois ans, à un chauffard condamné pour conduite en état d’ivresse. Il devra restituer son permis de conduire, et se verra remettre à la place un certificat précisant qu’il ne peut pas conduire un véhicule non-équipé de ce dispositif.
Concrètement, pour pouvoir prendre le volant, le conducteur devra d’abord souffler dans l’éthylotest couplé au démarreur. Si le taux d’alcool mesuré est supérieur à la limite légale, le moteur ne se met pas en route.
Un système de "retest"
Quant au coût de l’EAD, il est entièrement à la charge des automobilistes. Et constitue à lui seul un élément de dissuasion : il faut compter environ 1.000 euros pour le faire installer sur son véhicule. Une expérience menée en Haute-Savoie a montré que les EAD pouvaient également être loués, autour de 130 euros par mois.
_ Dans ce département, pilote depuis 2004, plus de 350 personnes ont été suivies et les résultats s’avèrent satisfaisants : le taux de récidive a été divisé par quatre. Jusqu’à ce que l’appareil soit enlevé… La plupart des programmes similaires mis en place à l’étranger intègrent donc des mesures de contrôle et d’accompagnement des conducteurs à risque. Ce sera désormais à chaque département de mettre en place une cellule de suivi.
Enfin, les associations de prévention routière voudraient que soit mis en place un système de "retest", qui imposera au conducteur de souffler de nouveau à intervalles réguliers ou aléatoires au cours de son trajet. Pour vérifier qu’il reste sobre après avoir démarré son véhicule, et que celui qui a soufflé est bien celui qui conduit.
_ Le décret d’application paru mercredi au Journal officiel prévoit déjà une amende de 1.500 euros pour les conducteurs qui se risqueraient à contourner, d’une manière ou d’une autre, le dispositif.
Gilles Halais, avec agences
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