Disparus d'Orvault : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur de la République de Nantes
Le beau-frère de Pascal Troadec a avoué, en garde à vue, avoir tué les quatre membres de la famille Troadec, le soir du 16 février. Il a ensuite démembré les corps, avant d'en enterrer une partie et de brûler l'autre.
Le beau-frère de Pascal Troadec a reconnu en garde à vue avoir tué les quatre membres de la famille, à Orvault (Loire-Atlantique) à cause d'un différend lié à un héritage mal partagé. Le parquet de Nantes a requis, lundi 6 mars, la mise en examen de Hubert Caouissin pour les "assassinats" des deux parents, Pascal et Brigitte Troadec, et leurs deux enfants, Sébastien et Charlotte, ainsi que son placement en détention provisoire.
Le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, va également demander la mise en examen de la sœur de Pascal Troadec pour "modification de l'état des lieux d'un crime et recel de cadavres", et son placement sous écrou, a déclaré le magistrat lors d'une conférence de presse. Ce dernier est revenu en détails sur les aveux du suspect. Voici ce qu'il faut retenir de cette conférence de presse.
Sur les causes du drame
Pour expliquer son geste, le suspect a évoqué la "disparition de pièces d'or", qui a nourri "une rancœur, un soupçon", précise le procureur Pierre Sennès. "C'est l'existence d'un conflit assez ancien, qui s'est cristallisé avec une profonde rancœur entre M. Caouissin et Pascal Troadec", explique le magistrat. Avant d'ajouter que Hubert Caouissin était "persuadé que Monsieur Pascal Troadec avait récupéré des pièces d'or dans le cadre d'une succession." Selon Hubert Caouissin, Pascal Troadec "aurait pu récupérer" ces pièces d'or "dans une maison appartenant à la famille". Elles "viendraient du père" de Pascal Troadec et de sa sœur Lydie. "C'est cela qui semble être le fait générateur, le fait causal qui va expliquer les événements dramatiques du 16 et 17 février dernier", précise Pierre Sennès.
Sur le déroulement des faits
Le soir du 16 février, Hubert Caouissin se rend à Orvault, à proximité du domicile de la famille Troadec. "Son intention est d'espionner pour voir s'il pourrait recueillir des informations sur ce problème successoral", détaille le procureur. Le suspect "va venir avec un stéthoscope qu'il va appliquer sur la fenêtre pour tenter d'écouter à l'intérieur" de la maison des Troadec.
Plus tard dans la soirée, Hubert Caouissin attend que la famille se couche pour pénétrer dans le domicile et se cacher dans la buanderie. "Il va rentrer dans le domicile, avec l'intention de récupérer une clé aperçue sur un meuble", poursuit le magistrat. Mais en voulant atteindre son but, le suspect fait du bruit, attirant l'attention du couple Troadec qui descend au rez-de-chaussée de son domicile. "Ils vont se retrouver nez-à-nez avec lui. Il va y avoir une altercation, dans des conditions qui restent à préciser", ajoute Pierre Sennès.
"Il semble que Pascal Troadec soit descendu avec un pied-de-biche", explique le procureur. M. Caouissin va s'en emparer, poursuit-il. Refusant de donner des "détails plus précis", le magistrat évoque une "scène criminelle d'une grande violence." Hubert Caouissin va rester au domicile des Troadec jusqu'au petit matin, avant de rentrer chez lui "au domicile qu'il partage avec Lydie Troadec". "Il va l'informer de ce qui vient de se passer", indique le procureur de la République de Nantes.
Sur la disparition des corps
Hubert Caouissin revient au domicile de la famille Troadec, dans la soirée du 17 février "dans l'intention de nettoyer et d'emporter les corps." "Il va mettre les corps des quatre victimes dans le véhicule de Sébastien Troadec [le fils aîné]. Il va repartir chez lui. Pendant deux à trois jours, il va s'efforcer de faire disparaître les corps, pointe Pierre Sennès. Il semble que les corps aient été démembrés, une partie enterrée, l'autre partie brûlée".
Ensuite, aidée par sa compagne, Hubert Caouissin nettoie le véhicule de Sébastien Troadec "pour tenter de faire disparaître les traces de sang" et ils le laissent à Saint-Nazaire "un petit peu au hasard". "Son idée était d'orienter les fouilles vers le port. Une sorte de diversion", souligne le magistrat.
Les enquêteurs vont désormais s'employer à retrouver les corps, "un gros travail", ajoute Pierre Sennès, faisant état à ce sujet d'un "optimisme modéré."
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