Meurtre d'Alexia Daval : l'avocat de Jonathann Daval qualifie de "ridicule" sa mise en cause pour violation du secret professionnel
Le parquet s'interroge sur les éléments divulgués dans les médias, lors de la confrontation entre Jonathann Daval et la famille d’Alexia, en décembre.
L'avocat de Jonathann Daval, joint par franceinfo lundi 28 janvier, se dit "serein" face aux poursuites pour violation du secret professionnel initiées à son encontre par le parquet de Besançon. "On essaye de me mettre à la place où on veut que je sois, c’est-à-dire beaucoup plus discipliné et beaucoup plus taiseux."
Le parquet s'interroge sur les éléments divulgués dans les médias, lors de la confrontation entre Jonathann Daval et la famille d’Alexia, au moment où il a avoué le meurtre de sa femme.
Interrogé sur les faits qui lui sont reprochés, Me Schwerdorffer détaille : "On me reproche très précisément d'avoir dit à la maman de Jonathann Daval, pendant la confrontation, lorsque j'ai fait une pause, que Jonathann avait pleuré lorsqu'il avait vu la photo d'Alexia et du petit chat Happy. Je n'aurais peut-être pas dû parler du petit chat Happy, mais je ne vois pas en quoi j'ai violé un secret d'enquête, et c'est cela que l'on me reproche. Il est très clairement sorti de l'enquête que je n'ai parlé à aucun journaliste."
Vendredi 7 décembre, en début d’après-midi, alors que la mère de la victime lui montre une photo d’Alexia, Jonathann Daval se met à genou, en pleurs, et craque. Cette scène a été relayée par certains journalistes avant même que les parties ne soient sorties de leur confrontation. Un revirement dans cette affaire, puisque le mari d'Alexia Daval accusait son beau-frère, Grégory Gay, d’avoir tué son épouse.
Je suis un justiciable comme un autre, on me demande des comptes, je répondrai devant un tribunal
Me Schwerdorfferà franceinfo
"Si on me reprochait autre chose, je comprendrais, si j'avais fait un compte-rendu de la confrontation à des journalistes, je comprendrais, si j'avais parlé des aveux, je comprendrais (…). Franchement, les poursuites sont un peu ridicules", souligne l'avocat. "A Besançon, j'ai des affaires sensibles, et je n'hésite pas à mettre en cause des policiers, voire des magistrats, quand j'estime qu'il y a un problème, et je pense que, simplement, on essaye de me mettre à la place où on veut que je sois, c’est-à-dire beaucoup plus discipliné et beaucoup plus taiseux."
Un délit passible d'un an de prison
"Dès le début de l'instruction, avant même qu'on ait accès au dossier, tous les éléments à charge contre Jonathann Daval sont dans la presse, notamment dans 'Le Point', ça n'a pas arrêté depuis la garde à vue de Jonathann Daval (…). Et ça, ça n'intéresse pas du tout Monsieur le procureur, qui dit 'c'est très compliqué à retrouver'. Je peux l'aider, c'est assez facile, je trouve", ironise-t-il.
La violation du secret professionnel est un délit passible d'un an de prison et 15 000 euros d'amende. Me Schwerdorffer sera jugé devant un tribunal correctionnel dans une juridiction voisine, le parquet ayant demandé le dépaysement de l'audience.
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