Disparition de Delphine Jubillar : l'avocate de son mari dénonce "la fabrication d'un coupable" et demande sa remise en liberté
Maître Emmanuelle Franck accuse le procureur de la République de Toulouse d'avoir porté "une atteinte intolérable à la présomption d'innocence" de son client.
Les avocats de Cédric Jubillar demandent sa remise en liberté mardi 6 juillet devant la chambre d'instruction de la cour d'appel de Toulouse, deux semaines après sa mise en examen pour "homicide volontaire par conjoint" sur sa compagne Delphine Jubillar, disparue en décembre dernier, et son placement en détention.
Cette affaire "donne le sentiment de la fabrication d'un coupable", dénonce Maître Emmanuelle Franck. "Au départ, vous avez des enquêteurs qui vont soupçonner le mari, je dirais assez classiquement, qui vont essayer de réunir des éléments qui ne constituent même pas à ce jour des indices graves ou concordants comme l'exigent les textes et qui vont, à partir de là, fabriquer un certain nombre d'éléments, à grand renfort de témoignages qu'on va entendre, ré-entendre, ré-ré-entendre, interpréter, qu'on va essayer de mêler à d'autres témoignages qu'on a entendus", relate l'avocate.
Emmanuelle Franck déplore "la volonté de dépeindre un Cédric Jubillar tyran domestique, pervers narcissique, vivant au crochet de son épouse alors même que les éléments objectifs du dossier démontrent tout l'inverse".
"Il n'y a absolument aucun élément qui permette de rattacher Cédric Jubillar à une scène de crime, pour la simple et bonne raison déjà - et je dirais c'est le préalable - qu'il n'y a pas de scène de crime."
Maître Emmanuelle Franckà franceinfo
"Vous n'avez absolument aucune trace de sang nulle part, aucune trace de nettoyage, aucune trace de lutte, aucune trace de transport, énumère l'avocate. Vous n'avez absolument aucun élément confondant dans ce dossier".
Emmanuelle Franck critique aussi la façon dont le procureur de la République de Toulouse a détaillé les indices qui ont conduit à la mise en examen de son client lors d'une conférence de presse le 18 juin. Pour elle, "il a porté une atteinte intolérable à la présomption d'innocence en égrainant un certain nombre d'éléments dont la plupart étaient tantôt parcellaires tantôt inexacts, en ne prenant absolument aucune précaution et en se sentant autorisé à faire en plus une appréciation des charges, ce qui lui est formellement interdit par le code de procédure pénale".
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