Cet article date de plus de huit ans.

Meurtre de Fiona : drogues, violences et secrets planent sur les premiers jours du procès

Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf comparaissent, depuis lundi, devant les assises de Riom pour la mort de la petite fille, âgée de 5 ans. Franceinfo revient sur les deux premières journées d'audience.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La mère de Fiona, Cécile Bourgeon, arrive au palais de justice de Riom (Puy-de-Dôme), le 14 novembre 2016. (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

"Je veux rejoindre ma fille. Elle me manque", lance Cécile Bourgeon devant la cour d'assises de Riom (Puy-de-Dôme), mardi 15 novembre. Lunettes, foulard rose fuchsia et pull gris, la mère de Fiona est appelée à la barre. Jugée pour la mort de sa fille de 5 ans, en 2013, elle comparait aux côtés de son ex-compagnon Berkane Makhlouf et beau-père de Fiona, jusqu'au 25 novembre.

"Mes parents ont divorcé quand j’avais 5 ans. Mon père était malade, il ne pouvait pas s’occuper de nous. Ça m’a rendu très triste, j’étais mal dans ma peau." Cécile Bourgeon s'adresse d'abord aux jurés en décrivant son enfance, relaie France 3 Auvergne. Puis, elle déroule, comme le racontent Corinne Audouin, journaliste à France inter et Delphine Gotchaux, journaliste à franceinfo, présentes aux audiences.

"Mon père a fait des choses pas très bien à moi et mon frère"

A l'adolescence, Cécile Bourgeon explique qu'elle ne veut plus voir son père"Il a fait des choses pas très bien à moi et mon frère", raconte-t-elle, évoquant aussi les "branlées" qu'il leur mettait.

A 15 ans, Cécile Bourgeon se met en couple avec Nicolas Chafoulais, le père de Fiona.

"Des relations sous emprise"

Trois ans après, en 2007, elle tombe enceinte de Fiona. "Cette année-là a été la meilleure année de ma vie. J’ai obtenu un CAP, j’ai réussi mon permis et il y a eu la naissance de ma fille, Fiona", assure-t-elle. Mais la drogue prend de plus en plus de place dans la vie des parents de Fiona. 

Cécile Bourgeon évoque son coup de foudre pour Berkane Makhlouf. Mais à nouveau, l'histoire d'amour tourne mal. Les coups pleuvent. "Quand vous êtes arrivée en garde à vue, vous étiez dans un salle état ! Vous aviez des hématomes sur la joue, l’œil, les tempes, les jambes, il a fallu appeler un médecin !", rappelle le président devant une Cécile Bourgeon qui tente de minimiser les violences de son ex-compagnon.

A la barre, un expert psychologue décrit la mère de Fiona comme une femme, qui "a toujours recherché des relations où elle était sous emprise. C’est une éponge, un buvard… On peut lui faire dire ce que l’on veut. Elle peut être totalement téléguidée. Par peur de l’abandon, elle est capable de tout supporter", rapporte France 3 Auvergne.

"De l'héroïne partout dans l'appartement"

Mais Cécile Bourgeon n'est pas la seule femme à avoir subi les violences conjugales de Berkane Makhlouf. A l'ouverture du procès, Stéphanie, une ex-compagne de l'accusé, évoque les "coups de pieds et les coups-de-poing" et dépeint un personnage "parano et impulsif", relaie France 3 Auvergne. Et toujours en toile de fond, la drogue.

"Un pacte de non agression entre vous"

Si Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont avoué la mort de Fiona, ils n'ont jamais voulu dire qui a porté les coups mortels. Par ailleurs, on ne sait toujours pas où se trouve le corps de la fillette. Au terme de ces deux premières journées d'audience, ni Cécile Bourgeon, ni Berkane Makhlouf ne se rejettent la responsabilité. "Cécile Bourgeon, c’est pas une assassin, je ne suis pas un assassin, c’est une mère extraordinaire", affirme même l'accusé. 

Rodolphe Costantino, un avocat, qui défend les intérêts de l'association Enfance et Partage interroge Cécile Bourgeon sur les disputes récurrentes entre les deux protagonistes, dans les jours qui ont suivi la disparition de Fiona. Mais Cécile Bourgeon reste évasive sur les causes, rapporte France 3 Auvergne. "Pourquoi il vous tapait dessus ?", demande l’avocat. Il avait ses raisons", lui répond Cécile Bourgeon. Malgré l’insistance de l'avocat, rien ne sort. "Cela donne l’impression qu’il y a un pacte de non agression entre vous", lâche-t-il alors.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.