: Vidéo Meurtre de Fiona : les moments forts de la première semaine du procès
Une personnalité aux deux visages qui se dévoile, le témoignage d'une médium et le récit de la nuit du drame ont marqué les cinq jours d'audience devant la cour d'assises de Riom (Puy-de-Dôme), où comparaissent la mère et le beau-père de la petite fille.
Comment est morte Fiona ? Où se trouve le corps de la fillette ? Ces questions restent sans réponse, à l'issue de la première semaine du procès de sa mère et de son beau-père devant la cour d'assises de Riom (Puy-de-Dôme). Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf comparaissent notamment pour coups mortels aggravés, depuis lundi 14 novembre.
En mai 2013, Cécile Bourgeon fait croire à la France entière que sa fille a été enlevée. De vastes recherches sont lancées, mais restent vaines. Le couple finit par avouer : Fiona est morte dans l'appartement familial. La mère et son compagnon s'accusent mutuellement d'avoir porté des coups mortels. Ils disent avoir enterré l'enfant à la lisière d'une forêt. Mais le corps de la petite fille n'a jamais été retrouvé.
"La petite bête, vous la cherchez et vous allez la trouver !"
Le procès doit tenter d'en savoir plus sur le sort réservé à sa dépouille, et de déterminer les responsabilités respectives de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf dans sa mort. Mais, depuis le début, esquives, flou et imprécisions dominent.
La mère de Fiona a montré deux visages à l'audience. La frange relevée par une pince, une paire de lunettes vissée sur le nez et un foulard rose fuchsia noué sur un pull gris, cette femme de 29 ans, à la barre, a d'abord exprimé des regrets.
Je veux rejoindre ma fille. Elle me manque.
Et puis Cécile Bourgeon hausse la voix et montre un autre visage, quand une avocate des parties civiles lit l'une de ses lettres, adressée à un homme avec lequel elle a entretenu une relation épistolaire. "J'ai hâte qu'on puisse se voir, viens sur Perpignan on cherchera du taf ensemble. J'aimerais bien avoir un autre bébé, j'aime tant les enfants", écrit-elle. La salle s'exclame : "Ohhh !"
"Pour qui elle se prend ?", lance-t-elle à l'attention de Marie Grimaud, de l'association "Innocence en danger", qui l'interroge sur ce courrier. Cécile Bourgeon s'emporte : "J'ai le droit d'être enceinte, je fais ce que je veux. (...) La petite bête, vous la cherchez et vous allez la trouver ! Je ne vais plus répondre à vos questions."
"Je suis médium, la petite Fiona m'a contactée au début de l'affaire"
L'audience connaît un intermède burlesque mercredi. Ce premier rebondissement du procès survient à la mi-journée, quand cette même avocate des parties civiles explique à la cour avoir reçu un témoignage, qu'elle juge crédible, sur l'endroit où pourrait avoir été enterrée la fillette disparue.
Le témoin, une petite femme brune de 47 ans, s'approche de la barre en fin de journée. "Je suis médium, radiesthésiste et la petite Fiona m'a contactée au début de l'affaire", commence-t-elle. Stupeur de la salle, qui comprend le peu de crédit à porter à ce témoignage, qui avait fait naître de brefs espoirs de connaître la vérité.
"Dis la vérité"
Mais cette vérité a décidément du mal à éclater. Les deux accusés racontent la nuit du drame, mais continuent de se reprocher les faits. Jeudi, lorsque Berkane Makhlouf répète à la cour ne pas avoir porté de coups à la fillette, Cécile Bourgeon réplique et s'adresse pour la première fois à son ex-compagnon.
- "J'ai pas frappé Fiona.
- Dis la vérité.
- Toi, tu la dis pas non plus, la vérité !"
Tous deux encourent trente ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu le 25 novembre.
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