Disparition de Maëlys : pourquoi l'alerte enlèvement n'a pas été déclenchée
La fillette de 9 ans a disparu lors d'un mariage à Pont de Beauvoisin, dans la nuit de samedi à dimanche.
Une enquête de flagrance pour "enlèvement" a été ouverte. La petite Maëlys, 9 ans, a disparu depuis la nuit du 26 au 27 août, lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Pour autant, l'alerte enlèvement n'a pas été déclenchée la nuit des faits. Pourquoi ? Franceinfo vous livre des éléments d'explication.
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Parce que personne n'a vu l'enfant se faire enlever
Comme le précise le ministère de la Justice, quatre critères sont nécessaires pour activer ce dispositif vieux de dix ans et efficace à 100% depuis son existence.
Il doit s'agir d'un enlèvement avéré et non d’une disparition, même inquiétante. La victime doit être mineure, sa vie ou son intégrité physique, en danger et le procureur doit disposer d’informations dont la diffusion peut permettre la localisation de l’enfant et/ou de son ravisseur.
Dans le cas de la disparition de la petite Maëlys, sa famille a perdu sa trace vers 3 heures du matin. Les parents et les convives du mariage se sont mis à la chercher dans la salle des fêtes, pensant que l'enfant était endormie dans un coin, puis dehors. Selon les témoignages recueillis, personne n'a vu l'enfant partir avec quelqu'un et la piste de la fugue et de l'accident ont été un temps envisagées. C'est pourquoi l'alerte enlèvement n'a pas été déclenchée.
Parce que le ravisseur présumé n'est pas identifié
Aurait-elle pu être activée plus tard, à l'ouverture de l'enquête de flagrance pour enlèvement, lundi ? Dans la mesure où l'auteur du rapt présumé n'est pas identifié à ce stade des investigations, il ne peut pas être reconnu par des témoins. Dans la majorité des alertes enlèvement, le portrait de l'enfant mais aussi de l'auteur de l'enlèvement, la plupart du temps un membre de sa famille, sont relayés par les autorités et les médias.
A l'heure actuelle, le domicile du gardien de la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin a été perquisitionné et sa voiture, analysée.
Parce que le dispositif ne doit pas être banalisé
La décision finale revient au procureur de la République. Même quand les quatre critières nécessaires pour déclencher l'alerte enlèvement sont réunis, ce dernier peut décider de ne pas avoir recours à l'alerte s’il estime que sa diffusion peut mettre en danger la vie de l’enfant ou que le dispositif n'est pas, ou plus, adapté à une situation.
"L'alerte enlèvement ne doit pas être utilisée trop souvent, sous peine de devenir tellement banale que plus personne n'y porterait attention, et on est toujours plus prudent dans le cadre d'un conflit entre deux adultes qui se disputent au sujet d'un enfant", avait expliqué Eric Maillaud, procureur de la république de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), pour justifier le déclenchement tardif de l'alerte enlèvement lors de l'enlèvement du petit Vicente par son père à Clermont-Ferrand en mars 2017.
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