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Disparition de Steve à Nantes : "On ne fait rien et je ne suis pas sûr qu'on ne sache rien"

Près d'un mois après la disparition de Steve à Nantes, ses proches organisent un rassemblement samedi pour demander des explications. Sur franceinfo, le député La France insoumise du Nord Ugo Bernalicis est persuadé qu'il ne s'agit pas d'un accident.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Des affiches posées sur des statues place Royale à Nantes, un mois après la disparition de Steve lors de la Fête de la musique, dans la nuit du 21 au 22 juin. (BENJAMIN MATHIEU / RADIO FRANCE)

"On ne fait rien et je ne suis pas sûr qu'on ne sache rien" à propos de la disparition de Steve Maia Caniço à Nantes, a estimé sur franceinfo samedi 20 juillet le député La France insoumise du Nord Ugo Bernalicis. Près d'un mois après la disparition de Steve, dans la nuit du 21 au 22 juin à Nantes, ses proches organisent un rassemblement sur l'île de Nantes pour demander des explications. Vendredi, des députés insoumis ont relayé une vidéo prise devant l'Assemblée nationale et dans laquelle ils posent avec une pancarte "Où est Steve" dans les mains. Le jeune homme est porté disparu depuis une charge policière lors d'une soirée techno à laquelle il participait pendant la fête de la musique.

franceinfo : Cette vidéo a-t-elle pour objectif d'interpeller l'opinion publique, le gouvernement ou les deux ?

C'est pour interpeller M. Castaner. Le ministre de l'Intérieur est censé être responsable de la situation, de ce qui s'est passé, pour donner des éléments de réponse. Il ne doit pas endormir l'opinion publique et les principaux concernés - l'entourage de Steeve - en disant : "Il y a déjà eu une enquête de l'IGPN, il y a déjà une information judiciaire pour disparition inquiétante, une autre sur la manière dont se sont organisées les techniques de maintien de l'ordre le soir même. On n'est pas là pour polémiquer."

C'est insupportable ! Ça fait un mois et il n'y a aucun élément de réponse. On ne fait rien et je ne suis pas sûr qu'on ne sache rien. Il doit bien y avoir des rapports de cette intervention. Comment en arrive-t-on là ? 

Vous soupçonnez donc que le jeune homme se soit noyé à cause de la charge policière ?

Très clairement. Ce n'est pas un accident. Ça me fait penser à l'affaire Geneviève Legay pendant le mouvement des "gilets jaunes". Au départ, c'était simplement un mouvement de foule, une bousculade. La police n'était pas du tout en cause. Finalement, c'était un des policiers - qui s'est lui-même un peu dénoncé - qui a bousculé madame Legay. C'est insupportable de se dire que, dans ce genre de situation, on a un traitement un peu déshumanisé, désincarné, en renvoyant vers l'IGPN et la justice alors que c'est un problème très concret.

Quand le ministre de l'Intérieur ne prend jamais de responsabilité politique c'est un problème. Ça veut dire que les policiers et les gendarmes peuvent faire à peu près ce qu'ils veulent sur le terrain, que ce n'est pas grave parce qu'il y aura éventuellement une enquête derrière et qu'éventuellement il se passera quelque chose.

Pourquoi réclamez-vous l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire sur les opérations de maintien de l'ordre ?

On a fait à La France insoumise le procès de beaucoup de choses. Quand on a critiqué les dispositifs policiers, on nous a fait le procès de ne pas aimer la police, ce qui est quand même assez étrange pour quelqu'un comme moi qui suis un ancien fonctionnaire du ministère de l'Intérieur. Je n'ai pas de difficultés avec la police. Nous proposons même dans notre programme de recruter davantage de policiers.

A chaque fois, on nous dit que ce sont des hordes de violents qui cassent tout et que les dispositifs de maintien de l'ordre doivent donc s'adapter aux nouvelles menaces. Là, ce n'étaient pas des "gilets jaunes", c'étaient des jeunes en train de faire la fête qui n'avaient aucune espèce d'hostilité a priori envers la police.

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