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Mort de Steve Maia Caniço : le parquet ouvre la voie à un procès en correctionnelle pour homicide involontaire

Le parquet de Rennes a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel d'un commissaire de police et d'un sous-préfet. Le procureur estime que des fautes ont été identifiées lors de la préparation de la Fête de la musique et pendant l'intervention de police au cours de laquelle le jeune homme s'est noyé, en 2019, à Nantes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une fresque en hommage à Steve Maia Caniço, le 21 juin 2022, à Nantes (Loire-Atlantique). (LOIC VENANCE / AFP)

Le parquet de Rennes a requis, mercredi 30 novembre, le renvoi devant le tribunal correctionnel d'un commissaire de police et d'un sous-préfet dans le cadre de l'enquête sur la mort de Steve Maia Caniço à Nantes, en juin 2019. "Il requiert le non-lieu s'agissant des personnes placées sous le statut de témoin assisté et le renvoi [du commissaire] Grégoire Chassaing et [du sous-préfet] Johann Mougenot devant le tribunal correctionnel, afin que ceux-ci soient jugés du chef d'homicide involontaire", écrit le procureur dans un communiqué.

Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans, est mort après avoir chuté dans la Loire, lors d'une opération de police destinée à faire cesser une soirée électro à Nantes, le soir de la Fête de la musique. L'analyse des relevés de son téléphone a permis de situer sa chute dans le fleuve "dans le temps de l'intervention de police et postérieurement aux premiers usages de grenades lacrymogènes", précise le procureur.

Le parquet pointe des fautes dans "la conduite de l'intervention"

Grégoire Chassaing dirigeait l'opération de police et Johann Mougenot, alors directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, avait "présidé les réunions préparatoires" du dispositif pour la Fête de la musique de 2019 à Nantes. Il est reproché au commissaire, qui avait "une connaissance parfaite de l'événement et du terrain", d'avoir géré la situation par "des moyens inappropriés au regard de la situation des lieux", estime le procureur de Rennes. Le sous-préfet "avait également pleinement conscience du risque de chute en Loire", car il avait notamment été décidé au cours des réunions préparatoires "l'engagement d'une embarcation de la [Sécurité nautique atlantique] pour pallier ce risque", relève-t-il.

Le parquet estime que deux types de fautes ont été identifiées à l'issue des investigations dans cette affaire : lors de la préparation de la fête, "et plus spécifiquement l'absence de mise en place d'un barriérage" sur le quai Wilson, et dans "la conduite de l'intervention de police" sur ce quai avec "l'usage de grenades lacrymogènes".

"Ces réquisitions correspondent aux attentes des parties civiles", qui souhaitent que "le procès requis puisse se tenir dans un délai raisonnable au regard de la date du décès tragique de Steve Maia Caniço", a réagi l'avocate de la famille de la victime, Cécile de Oliveira. Elle a toutefois rappelé qu'il "reste des étapes judiciaires à franchir avant de pouvoir envisager cette audience".

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