Disparition du petit Emile : pourquoi les deux témoins qui ont aperçu le petit garçon n'ont-ils pas essayé de l'intercepter ?
Les recherches continuent, et l'angoisse est toujours plus étouffante : où est passé Emile, deux ans et demi ? Les recherches pour retrouver le petit garçon ont repris lundi 10 juillet dès 6 heures du matin, indique la gendarmerie, mobilisant une soixantaine de militaires, un hélicoptère et un chien Saint-Hubert, à l'odorat très développé. Le petit garçon jouait dans le jardin de la maison de ses grands-parents, dans le village du Haut-Vernet, 125 habitants, quand il a disparu samedi vers 18 heures, dans un secteur escarpé.
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En plus des recherches dans les zones escarpées alentour, toutes les maisons de la commune des Alpes-de-Haute-Provence, ont été fouillées depuis ce dimanche, "en concertation avec les habitants", ont appris ce lundi franceinfo auprès des gendarmes.
Un élément éveille toutefois l'interrogation de certains : selon de premiers éléments ressortant de deux témoignages, l'enfant a quitté "le lieu de résidence de ses grands-parents" et a été vu "dans une rue descendante par deux personnes. C'est là que nous perdons ensuite sa trace", a indiqué dimanche le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, lors d'une conférence de presse au Vernet.
Comment expliquer que ces deux "témoins" n'ont alors pas tenté d'intercepter le petit blond aux yeux marron, haut de 90 centimètres, vêtu d'un haut jaune, d'un short blanc et de chaussures de randonnées ?
"Ici, chaque voiture qui passe est auscultée"
Interrogé par franceinfo, dimanche, le maire de la commune du Vernet, François Balique, dont dépend le hameau du Haut-Vernet où l'enfant a disparu a précisé que "des gens l'ont vu descendre la route, ne s'inquiétant pas parce que les enfants circulent librement dans le village". Avant de poursuivre : "Des gens l'ont vu passer à l'horaire qui correspond au moment où il a échappé à la vigilance des grands-parents. Il n'y a pas de portail. Les enfants sont libres dans les villages, il n'y a pas de danger. C'est un village tranquille. Il y a juste des touristes qui viennent faire de la marche."
L'élu l'assure : il ne croit pas à un kidnapping. "Le Haut-Vernet, c'est un cul-de-sac, on voit tous les passages de voitures. Vous imaginez, on est en Haute-Provence, un petit village dans lequel il y a une vingtaine de maisons, on voit tout. Moi, je l'exclus. Après qu'il soit passé sur un chemin et que quelqu'un soit passé… On peut tout imaginer, mais c'est plus qu'improbable à mon avis. Ici, chaque voiture qui passe est auscultée, c'est comme ça, c'est la vie de village."
"Contexte très particulier"
Une version confirmée par le procureur de la République, lundi soir, lors d'une nouvelle conférence de presse. "Parfois la surprise a été de dire : 'des voisins voient passer un enfant et ne font rien'. Non, nous sommes dans le contexte très particulier d'un hameau qui se trouve éloigné de tout axe de circulation, qui est quasiment un cul-de-sac", a fait valoir Rémi Avon. "Et nous avons des habitants qui se connaissent, qui sont au nombre de 25. Il n'est pas anormal, comme dans beaucoup de villages de France et de notre département, que des enfants puissent encore jouer devant leur domicile, sur la place, sans que ça inquiète personne", a-t-il souligné, évoquant une "attention collective" des voisins.
Le numéro d'appel reste actif, et toutes les personnes qui ont des informations utiles doivent appeler au 04 92 36 73 00.
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