Disparition du petit Émile : pourquoi une alerte enlèvement n'a-t-elle pas été déclenchée ?
Aucune nouvelle du petit Emile. Près de 36 heures après sa disparition, un enfant de deux ans et demi reste introuvable malgré les recherches actives. Emile a échappé à la vigilance de ses grands-parents, samedi, dans un hameau des Alpes-de-Haute-Provence.
Le petit garçon jouait dans le jardin de la maison de ses grands-parents au Vernet, un village de 125 habitants, quand il a disparu samedi vers 18h, dans un secteur dont les alentours sont escarpés. Selon de premiers éléments ressortant de deux témoignages, l'enfant a quitté "le lieu de résidence de ses grands-parents" et a été vu "dans une rue descendante par deux personnes. C'est là que nous perdons ensuite sa trace", a indiqué dimanche le procureur de la République de Digne-les-Bains Rémy Avon, lors d'une conférence de presse au Vernet.
Rien ne permet de parler d'un accident ou d'un enlèvement
"Les recherches ont porté sur un périmètre de cinq kilomètres autour de la maison des grands-parents", a complété le préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Marc Chappuis, également présent. Mais "aucune hypothèse pour l'instant n'est éludée, aucune n'est privilégiée. Par sécurité, nous embrassons toutes les hypothèses", a insisté le procureur, ajoutant qu'il n'y avait "pas d'indice" à ce stade permettant de pointer la piste d'un enlèvement.
Et c'est pour cette raison que l'alerte enlèvement n'a pas été déclenchée. En effet, pour garder toute son efficacité, le dispositif n'est développé que dans des cas très précis et en respectant quatre critères précis. À savoir : "Il s’agit d’un enlèvement avéré et non d’une disparition, même inquiétante ; la victime est mineure ; la vie ou l’intégrité physique de l’enfant est en danger ; le procureur dispose d’informations dont la diffusion peut permettre la localisation de l’enfant et/ou de son ravisseur", précise le ministère de l'Intérieur.
Par ailleurs, il est à noter que même si ces quatre critères sont réunis, le procureur de la République peut décider de ne pas déclencher une alerte enlèvement s’il estime que sa diffusion peut mettre en danger la vie de l’enfant. Des visites domiciliaires ont été effectuées, "elles n'ont pas donné d'élément probant dans un sens ou un autre", a-t-il également relevé.
Dès dimanche, le maire de la commune du Vernet, François Balique, confiait ne pas croire à l'hypothèse d'un kidnapping sur franceinfo : "Le Haut-Vernet, c'est un cul-de-sac, on voit tous les passages de voitures. Vous imaginez, on est en Haute-Provence, un petit village dans lequel il y a une vingtaine de maisons, on voit tout. Moi, je l'exclus. Après qu'il soit passé sur un chemin et que quelqu'un soit passé… On peut tout imaginer, mais c'est plus qu'improbable à mon avis. Ici, chaque voiture qui passe est auscultée, c'est comme ça, c'est la vie de village."
Appel à témoins
Le parquet a lancé un appel à témoins ce week-end, avec la photo et le signalement de l'enfant diffusés sur tous les médias. Selon l'appel à témoins, Émile mesure 90 cm, a les yeux marron, un haut jaune et un short blanc.
La ligne téléphonique dédiée à cette enquête a reçu jusqu'à présent une cinquantaine d'appels qui sont en cours de traitement, a indiqué le préfet. Une enquête judiciaire en "recherche des causes de disparition inquiétante" a été ouverte dès dimanche matin par le parquet de Digne-les-Bains.
Sur place, "Le périmètre de recherche a été élargi", a indiqué lundi matin, François Balique, le maire du Vernet, précisant que "l'hélicoptère survole la zone" depuis l'aube, appuyé par une équipe cynophile, des bénévoles ainsi que les forces de secours. Dimanche, "120 volontaires" étaient présents, en plus d'une cinquantaine de gendarmes et autant de sapeurs-pompiers.
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