Disparues de Perpignan : où en est l'enquête après le suicide du père d'Allison ?
Francetv info fait le point sur les derniers éléments, au lendemain du suicide de Francisco Benitez, père et mari des deux disparues, et temoin clé.
Le suicide lundi de Francisco Benitez, mari et père des deux disparues de Perpignan, prive les enquêteurs de leur seul témoin direct. Mais les policiers restent fortement mobilisés sur différentes hypothèses. Depuis le 14 juillet, Marie-Josée, 53 ans, et sa fille, Allison Benitez, 19 ans, n'ont plus donné signe de vie.
Francetv info revient sur les dernières informations concernant ces disparitions.
Marie-Josée était déjà partie sans donner de nouvelles
Selon RTL, des proches du couple Benitez, interrogés par la police, ont indiqué que Marie-Josée avait déjà quitté le domicile "pendant plus de dix jours", "il y a quelques temps". Les voisins ont par ailleurs mentionné de fréquentes disputes au sein du couple. "Elles avaient d'ailleurs poussé Marie Benitez à prendre son propre appartement, dans lequel elle devait emménager en septembre avec sa fille Allison", explique RTL. Cependant, aucun antécédent récent de violence ou de plainte n'a été rapporté.
Le couple était en instance de séparation, même si aucune procédure de divorce n'était engagée. "Je pense que ma sœur est quelque part, qu'elle a fui le domicile suite à une colère, a indiqué Eric Barbet, le frère de Marie-Josée, au lendemain du suicide de son beau-frère. Vu l'ampleur de la situation, elle ne sait plus comment faire surface. Il faut qu'elle se manifeste. Que l'on sache au moins qu'elles vont bien", a-t-il lancé.
Le procureur pessimiste sur un départ "volontaire"
"Depuis la découverte du corps de Francisco Benitez, Marie-Josée et Allison ne se sont pas manifestées, a indiqué lundi soir le procureur adjoint de Perpignan, Luc-André Lenormand. Si elles étaient vivantes et libres de leurs mouvements, elles se seraient manifestées en l'apprenant."
Les policiers se disposaient à poser beaucoup de questions au mari et père. Car le scénario d'un départ volontaire reposait sur ses seules déclarations, qu'aucun témoin n'avait jusqu'alors confirmées ou infirmées. Francisco Benitez ne s'est par ailleurs pas empressé de signaler les disparitions, a noté une source proche de l'enquête.
La personnalité du père de famille examinée
Avant de mettre fin à ses jours, Francisco Benitez, 50 ans, a clamé son innocence dans ses derniers messages, une lettre et une vidéo. "Allison, c'est ma vie", a proclamé cet adjudant-chef, qui était chargé du recrutement dans la légion étrangère. Le maire de Perpignan Jean-Marc Pujol, qui l'a croisé lors d'actions de solidarité, décrit un homme "très actif au niveau social, ouvert vers les autres". Pour sa part, une voisine, interrogée mardi par RTL, décrit un homme à l'air "un peu strict, un peu dur."
Eric Barbet, le frère de Marie-Josée, lui a parlé dimanche, la veille de son suicide. Il dit avoir trouvé "une personne totalement détruite", ne supportant plus les atteintes à son honneur, a-t-il dit à Europe 1.
La justice devait ouvrir mardi une autre information, sur les causes de la mort de Francisco Benitez, même si le suicide par pendaison ne fait pas de doute. L'autopsie du corps est prévue mercredi à Montpellier.
De nouvelles données collectées
Faute de témoignage direct, les enquêteurs collectent les données matérielles. Ils exploitent notamment le téléphone et l'ordinateur portables de Francisco Benitez, cherchant à reconstituer son emploi du temps.
Le SRPJ de Montpellier, en charge de l'enquête, a mis en place un numéro vert pour tenter de recueillir tout renseignement utile dans cette affaire. Il s'agit du 0800 35 83 35.
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