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Double homicide dans les Cévennes : "Les plaies sont encore ouvertes", assure le maire des Plantiers

Après la reddition vendredi de Valentin Marcone, principal suspect du double meurtre commis mardi dans une scierie de Plantiers, dans le Gard, le maire de la commune estime qu'il faudra du temps pour que les habitants cicacrisent les plaies laissées par cet évènement. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Bernard Mounier, le maire des Plantiers, dans les Cévennes. (GRÉGORY JULLIAN / FRANCE-BLEU GARD LOZÈRE)

Bernard Mounier, maire du village Les Plantiers (Gard), s’est félicité samedi 15 mai sur franceinfo de la fin de la traque de Valentin Marcone, soupçonné d’être le meurtrier de deux personnes dans une scierie de la commune. "Tout le monde a contribué à ce que la peur ne prenne pas le dessus", affirme-t-il. Après plusieurs jours de recherche, l’homme s’est rendu vendredi aux forces de l’ordre. "Les plaies sont encore ouvertes." Selon lui, il faudra du temps pour cicatriser. 

franceinfo : Craignez-vous des tensions dans votre village après ce drame ?

Bernard Mounier : Non. Je ne dis pas que je le crains. Je dis que je peux m’y préparer. Ça me paraît totalement légitime pour à un moment ne pas être pris au dépourvu, mais je ne le crains pas, je m'y prépare. Il n'y a aucune tension en ce moment. Bien au contraire. J'ai suffisamment de témoignages pour vous dire que les deux familles se sont rencontrées. Elles ont parlé de manière tout à fait apaisée ce qui me réconforte et nous donne effectivement de l'espoir. Au niveau des familles, je n'ai aucune crainte, au niveau de la population non plus. J'ai juste émis cette éventualité-là. Elle peut subvenir. On ne maîtrise pas ce genre de chose, mais cela ne veut pas dire qu'elle arrivera. Et cela ne veut pas dire non plus que je la crains.

Vous sentez un grand soulagement chez vos administrés ?

Tout à fait. On pourrait être en quête d’un peu plus de synonymes parce qu'on emploie le mot soulagement en permanence. Peut-être, c'est le bon terme, il n'y a que celui-là, mais il y a effectivement une forme de libération. La peur a été vaincue, grâce à des quantités de personnes, des représentants de l'État, les forces de l'ordre, les gendarmes, le GIGN, la Croix Rouge, la cellule médico-psychologique, la population et les administrés et le conseil municipal dans son ensemble. Tout le monde a contribué à ce que la peur ne prenne pas le dessus.

Difficile de parler de soulagement quand il y a des familles en deuil ?

Exactement. Il y a trois familles brisées dans le deuil, quel que soit le deuil, après des décès, après le départ de Valentin Marcone. Ce sont des familles qui sont dans la tristesse. Aujourd'hui, notre rôle n'est pas terminé. On est soulagés parce que la grande partie de la population est sortie de la sphère de la peur, mais on est en charge de l'accompagnement de ces familles qui sont dans le deuil et dans la souffrance. Des plaies sont encore ouvertes, la cicatrisation viendra, c'est une certitude, mais les pansements vont se réduire au fur à mesure du temps pour que la cicatrice finisse par disparaître. Donc, il faut intégrer le paramètre du temps et de la durée dans l'harmonie.

Quelques jours après les faits, avez-vous une explication des raisons qui ont poussé Valentin Marcone à commettre ce geste ?

Non, malheureusement. On vit le temps du pourquoi et le temps du pourquoi n'a pas d'explication, alors c'est le temps des suppositions. On peut supposer. Cela peut être un tout petit conflit d'employeur à employé. Je ne suis ni procureur ni psychiatre pour déterminer le profil de Valentin. À l'heure actuelle, je pense qu'il y avait une relation qui était détériorée entre un employeur et un employé et qui a conduit malheureusement non pas à l'effet de justice apaisé et apaisant, mais à une violence, une justice expéditive qui aboutit au malheur des uns et des autres.

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