Draguignan : le gendarme mis en examen
Le militaire a été placé sous mandat de dépôt et doit être à nouveau présenté devant le juge des libertés et de la détention dans quatre jours car il a demandé, comme l'y autorise la procédure, un délai pour préparer sa défense, a précisé le procureur.
La tension est toujours très vive à Draguignan. Toute la soirée, des incidents ont éclaté devant le palais de justice. Les gendarmes mobiles ont chargé et utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser une cinquantaine de membres de la communauté du voyage, à laquelle appartenait la victime, qui ont allumé un feu, renversé deux voitures et en ont brûlé une troisième.
Après sa mise en examen le gendarme a été évacué du palais de justice sous escorte renforcée aux alentours de 01H15 lundi, vers une destination qui n'a pas été précisée. La qualification retenue par les deux magistrates instructeurs, à savoir des coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner, est moindre que celle d'homicide volontaire qu'avait retenue pour l'ouverture de son information judiciaire le procureur. “J'ai ouvert une information judiciaire d'homicide volontaire (...) et je vais prendre des réquisitions de mandat de dépôt”, avait en effet déclaré à la presse le procureur de la République de Draguignan, Christian Girard.
Outre une autopsie prévue lundi à Toulon, des expertises balistiques et une reconstitution, le procureur a demandé des examens radiologiques pour savoir si la mort pouvait également avoir été causée par le saut de 4,60 m effectué par le fuyard.
La mère de la victime a été reçue à 01H00 par le procureur. “Elle s'est
déclarée satisfaite de la décision de justice même si c'est peu par rapport à sa douleur”, a déclaré le procureur.
Joseph Guerdner, 27 ans, père de trois enfants, avait été abattu vendredi soir alors qu'il s'enfuyait menotté de la gendarmerie de Draguignan où il était gardé à vue dans une affaire d'agression à main armée et de séquestration d'un chauffeur-routier. Il avait été interpellé alors qu'il était sous contrôle judiciaire.
Grégoire Lecalot, avec agences
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