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Échauffourées place de la République : 317 gardes à vue

Des affrontements ont éclaté dimanche sur la place de la République à Paris alors que des militants se disant opposés à la COP21 tentaient de manifester malgré l'état d'urgence. 317 personnes sont en garde à vue annonce ce lundi la préfecture de police de Paris.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les policiers ont interpellé plus de 150 manifestants après les échauffourées place de la République. © Nathanaël Charbonnier)

Des affrontements ont opposé dimanche en milieu d'après-midi la police à quelques centaines de protestataires, dont certains étaient cagoulés, qui avaient bravé l'interdiction de manifester en vigueur dans le cadre de l'état d'urgence. La préfecture de police de Paris annonce ce lundi matin 341 interpellations qui ont abouti à 317 gardes à vue.

Condamnation de François Hollande

La colère filtre clairement dans les propos tenus par François Hollande après les incidents place de la République à Paris : "C'est scandaleux ? Place de la République, là où il y a toutes ce fleurs qui sont déposées, ces bougies, en mémoire ceux qui sont tombés sous les balles des terroristes ? (...) Ces individus n'ont pas leur place et tout sera fait pour les écarter ".

Le reste du gouvernement est à l'unisson, à commencer par le Premier ministre qui exprime sa propre colère sur Twitter. 

La journée a commencé avec des rassemblements pacifiques. Des milliers de chaussures ont été déposées sur la place de la République. Des milliers de manifestants ont constitué des chaînes humaines pour montrer leurs attentes aux dirigeants qui ont commencé à se rassembler au Bourget pour une première séance de travail de la COP21.

Echauffourées place de la République entre des manifestants anti-COP21 et la police. Le reportage de Benjamin Illy

Mais des affrontements ont éclaté entre des militants se disant opposés à la COP21 et les CRS en marge d'une  manifestation interdite, dans le cadre de l'état d'urgence. Mais environ 2.000 à 2.500 personnes s'y sont rassemblées à partir du début de l'après-midi, selon la police. Des groupes de militants ont alors cherché à forcer les cordons de policiers.

Pour le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, il faut faire la différence entre les manifestants pacifiques et les fauteurs de troubles

Ces échaufourées éclatent alors que plusieurs démonstrations pacifiques ont eu lieu pour marquer le lancement de la conférence sur le climat. Certaines sur cette même place de la République, où des milliers de paires de chaussures ont été déposées pour rappeler l'idée d'une marche sur le climat, dont celles de Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'ONU ou du pape François.

Dominique Philon, porte-parole d'Attac, déplore ces échauffourées place de la République

La place de la République était depuis les attentats un lieu de receuillement en mémoire des victimes des attentats de novembre et la statue qui orne le centre de la place est devenu un mémorial. Les échauffourées ont éclaté non loin de là. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes. Selon le préfet de police de Paris, des bougies installées par des Parisiens en hommage ont été lancées sur la police.

Les forces de l'ordre ont interpellé 100 personnes place de la République après les échauffourées. le préfet de police de Paris, Michel Cadot

Sur les 289 interpellations qui ont eu lieu, 174 personnes ont été placées en garde à vue, selon les derniers chiffres donnés par la police, ce qui pourrait encore augmenter. Les forces de l'ordre procèdent à des contrôles d'identité, alors que la tension reste vive en cette fin d'après-midi.

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