Enlèvement de Mia : Rémy Daillet-Wiedemann a été arrêté en Malaisie en raison de sa présence irrégulière sur le territoire
En l'état, cette arrestation ne semble pas liée au mandat d'arrêt international qui avait été délivré en avril dernier, la France et la Malaisie n'ayant conclu aucun accord d'extradition.
Rémy Daillet-Wiedemann, soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement de la petite Mia dans les Vosges en avril, a été arrêté en Malaisie, a appris franceinfo dimanche 30 mai de sources concordantes. La police de l'immigration malaisienne l'a arrêté car son visa a expiré, indique la correspondante de franceinfo en Malaisie. Rémy Daillet est en détention avec sa femme et ses trois enfants, dont les visas ont aussi expiré.
Après son interpellation, Rémy Daillet peut soit être expulsé, soit être extradé vers la France. Un mandat d’arrêt international avait été délivré à son encontre le 20 avril dernier par le parquet de Nancy. Paris et Kuala Lumpur n'ont toutefois pas conclu, pour l'instant, d'accord d'extradition.
Des deux procédures, c'est l'extradition qui prendrait le plus de temps. Son issue serait quoi qu'il arrive incertaine, précise la correspondante de franceinfo en Malaisie. Selon le droit local, les personnes considérées comme menant une action politique ne peuvent être extradées. Or, dans un communiqué, les avocats de Rémy Daillet présentent leur client comme un "dissident" et "un opposant contre lequel la République dite française".
La petite Mia, 8 ans, avait été enlevée par trois hommes le 13 avril aux Poulières dans les Vosges, avant d'être retrouvée en Suisse cinq jours plus tard. D'après les auditions effectuées, Rémy Daillet-Wiedemann "apparaît comme l’animateur principal de la 'mouvance' dans le cadre de laquelle s’inscrivent les cinq mis en cause" dans l'enlèvement, avait indiqué le parquet de Nancy le 20 avril.
Conpirationnisme et rhétorique anti-système
Âgé de 55 ans, Rémy Daillet multiplie les vidéos conspirationnistes sur Internet, certaines vues 300 000 fois, et développe une rhétorique anti-système contre l'État. Il veut "renverser par les armes la dictature française". Il termine d'ailleurs tous ses textes par cette phrase : "À bas La République, vive la vraie France". Il parle d'ailleurs ouvertement de coup d'État, d'un gouvernement provisoire dont il détaille les premières mesures : interdire les épandages par voie aérienne, arrêt immédiat du déploiement de la 5G ou suspension de toutes les institutions.
Rémy Daillet est également une ancienne figure du MoDem en Haute-Garonne, son père était lui-même député. Il s'est fait exclure il y a dix ans du parti de François Bayrou. Depuis, il semble avoir viré à l'extrême droite.
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