Enquête ouverte après la garde à vue de trois collégiennes
Tout a commencé la semaine dernière place Gambetta, dans le XXème arrondissement de Paris, lorsqu'une collégienne de 16 ans
est agressée et notamment blessée au nez par un jeune garçon. Une bagarre entre adolescents qui donne lieu à un dépôt de plainte.
_ Le lendemain, trois jeunes filles de 14 ans sont interpellées pour être interrogées : deux d'entre elles au collège Gambetta, la troisième à son domicile. Selon un témoin, elles aurait participé à l'agression, ce que démentent leurs parents. Leur garde à vue dure neuf heures.
Et les policiers ont agi "de manière disproportionnée" affirme la mère d'Anne, la jeune fille interpellée chez elle. Les policiers n'ont pas laissé le temps à l'adolescente de s'habiller, dit-elle. Elle a dû partir dans la tenue dans laquelle elle dormait, c'est-à-dire un jogging.
_ Pendant son transfert à l'hôpital, où elle a passé la visite obligatoire pour les mineurs en garde à vue, Anne dit avoir été menottée.
Faux, répondent les policiers. Anne portait "un jogging et un pull" et "n'a pas été menottée" assure Alain Gardère, directeur de la sécurité et de la protection de l'agglomération parisienne.
"Vous imaginez une jeune mineure conduite en pyjama au commissariat ? On est en France, ne l'oublions pas !" s'insurge Mohamed Douhane, membre du syndicat d'officiers de police Synergie. "Ses droits ont été strictement respectés. Elle a bénéficié d'un avocat et d'une visite médicale."
_ "La mineure ne s'est plaint à aucun moment" affirme de son côté la fonctionnaire de police qui a procédé à la garde à vue, sous couvert d'anonymat.
Quelle version est la bonne ? Le préfet de police de Paris a ouvert une enquête administrative, qui a été confiée à l'Inspection
générale des services, la "police des polices".
_ Quant aux trois mineures, elles sont convoquées par le parquet le 16 mars prochain pour un rappel à la loi.
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