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Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz : les réactions se multiplient pour dire "l'horreur et l'émotion" après "l'effroyable drame"

Des élus politiques locaux et nationaux aux acteurs du monde de l'enseignement, les réactions se succèdent pour dire "l'horreur" d'un tel drame à Saint-Jean-de-Luz. Une enseignante a été tuée par un élève pendant un cours d'espagnol mercredi.
Article rédigé par franceinfo
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L'enseignante était en plein cours d’espagnol mercredi 22 février quand elle a été poignardée par un élève du lycée Saint-Thomas d’Aquin de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). (GAIZKA IROZ / AFP)

"C'est complètement hallucinant ce qui se passe", lâche Laurent Zameczkowski. Comme de nombreuses personnes interrogées par franceinfo, le vice-président de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP) est abasourdi par le meurtre d'une enseignante en plein cours d'espagnol mercredi 22 février, poignardée par un élève dans un lycée à Saint-Jean-de-Luz.

>> DIRECT : Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz : l'élève soupçonné de l'avoir poignardée a été interpellé

Pour Stéphane Crochet, le délégué général du syndicat SE-UNSA, "c'est une nouvelle tragique et c'est un choc pour la communauté enseignante. On pense aussi à la famille de notre collègue."

"On ne doit pas mourir au travail quand on est enseignant."

Stéphane Crochet, délégué général du syndicat SE-UNSA

à franceinfo

"C'est un vrai traumatisme" pour toute la ville, témoigne sur franceinfo Jean-François Irigoyen, le maire de Saint-Jean-de-Luz. "Il y a beaucoup d'émotion et de compassion après ce terrible drame", a-t-il ajouté soulignant que ses pensées vont "en priorité" au conjoint de la victime, sa famille mais également à l'ensemble du corps enseignant du lycée privé Saint-Thomas-d'Aquin, ses élèves et leurs parents. "Tout le monde est particulièrement meurtri", confie l'élu. 

Le maire de Saint-Jean-de-Luz précise qu'une cellule psychologique a été mise en place "avec les pompiers et le Samu" dès mercredi matin afin de prendre en charge les lycéens. "Les professeurs se retrouvent ce soir avec le directeur", complète-t-il. "Il faudra du temps", conclu l'élu. 

"L'école doit être un sanctuaire"

Les réactions se multiplient aussi dans la classe politique. Sur franceinfo, Max Brisson, le sénateur Les Républicains des Pyrénées-Atlantiques a fait part de son "émotion et de sa tristesse". Vincent Bru, le député du MoDem de la circonscription, se dit lui "horrifié". "L'école doit être un sanctuaire", a affirmé le sénateur. Je ne souhaite pas qu'il y ait la moindre instrumentalisation politique." 

La présidente de l'Assemblée nationale et députée des Yvelines a déclaré que "la France était endeuillée après l'effroyable drame qui s'est produit à Saint-Jean-de-Luz". "Attaquer un enseignant, c’est attaquer la République", a écrit sur le réseau social Twitter, Aurore Bergé, la députée Renaissance. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, présente ses "condoléances à la famille" et apporte son "soutien à la communauté éducative".

Le maire de Cannes et président de l'association des maires de France, David Lisnard a fait le lien entre l'assassinat de Samuel Paty et le meurtre de la professeur d'espagnol : "Il y a 3 ans, Samuel Paty était assassiné à la sortie de son collège, écrit l'élu sur Twitter. Ce matin, c’est une enseignante de Saint-Jean-de-Luz qui a perdu la vie après avoir été poignardée dans sa classe par un élève. Soutien total à la famille de la victime, au corps professoral et aux élèves."

La Conférence des évêques fait part de son "immense tristesse"

Les faits se sont déroulés dans une classe du lycée privé Saint-Thomas-d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz. La Conférence des évêques de France (CEF) a fait part mercredi dans un communiqué de sa "stupeur" et de son "immense tristesse". L'évêque du diocèse de Bayonne-Oloron-Lescar, Marc Aillet, s'est dit "consterné par ce drame" au micro de France Bleu Pays Basque. "Je suis tres touché aussi par la solidarité et la sollicitude des autorités publiques et religieuses face à cet évenement", a-t-il déclaré. "C'est un évènement impensable, à Saint-Jean-Luz en particulier, qui n'aurait jamais dû avoir lieu", dit-il.

"Nos pensées et nos prières vont avant tout à la famille de l'enseignante, à l'ensemble de la communauté éducative de l'établissement, élèves et enseignants, et à tous ceux qui sont à leurs côtés dans cette terrible épreuve."

Conférence des évêques de France

dans un communiqué

La Conférence des évêques de France (CEF) a assuré le diocèse de Bayonne-Oloron-Lescar et son évêque Marc Aillet, ainsi que l'ensemble des équipes de l'Enseignement catholique, de son "soutien" et de sa "communion".

"C'est un établissement qui a une forte réputation de qualité pédagogique", a précisé mercredi sur franceinfo, le député MoDem Vincent Bru. Je pense surtout à la famille de cette enseignante d'espagnol qui est décédée et ainsi qu'à toute la communauté enseignante de cet établissement qui est extrêmement frappé. Personne à Saint-Jean-de-Luz et au Pays basque n'imaginait qu'un tel événement puisse se passer dans cet établissement."

Des syndicats d'enseignants demandent des mesures au gouvernement

Le principal suspect est un élève de 16 ans, inconnu des services de police. Il a été interpellé ce mercredi matin. "C'est quelque chose qui ne devrait jamais, au grand jamais, arriver", s'est ému Laurent Zameczkowski, le vice-président de la PEEP. Les syndicats d'enseignants demandent au gouvernement de réagir rapidement. "Il faut prendre des dispositions de manière à ce que cet événement monstrueux n'arrive plus jamais. Il faut tout mettre en œuvre pour que ça n'arrive plus jamais."

Pour Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges, également professeur, "il ne s'agit pas d'instrumentaliser ce qui vient de se passer" mais de reconnaître que "l'Education nationale ne va pas très bien".Il souhaite un "meilleur accompagnement", "plus d'aide" et "plus de soutien" même s'il a conscience que le "risque zéro n'existera jamais" et que tout cela "ne fera pas revenir la collègue" décédée.

"D'après une enquête du ministère sur le bien-être, on voit que les professeurs estiment que leur métier n'est pas du tout bien considéré dans la société par exemple et que leurs conditions de travail ne sont pas bonnes. Ce sont des messages qu'il faut entendre."

Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges

à franceinfo

Au moment de son interpellation, le lycéen a déclaré avoir entendu des voix et être "possédé". Pour Stéphane Crochet, délégué général du syndicat SE-UNSA, "On peut se dire que quelles que soient les mesures de sécurité qui auraient été prises, si jamais on a affaire à un profil psychologique malade, nous n'aurions pas réussi à prévenir ce drame." Le député MoDem des Pyrénées-Atlantiques, Vincent Bru, voit aussi dans ce drame "l'occasion de réfléchir à la situation de beaucoup de jeunes en grande difficulté. Je pense que ce drame traduit la grande fragilité dans le monde de la jeunesse", répète-t-il. 

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