Procès de Rédoine Faïd : le braqueur multirécidiviste se livre sur ses "gars sûrs", qui ont appliqué "le scénario à la lettre"
Redoine Faïd est intarissable. Ses mots sont choisis, ses phrases comme répétées depuis des mois. On dirait parfois qu'il fait du slam, notamment son couplet contre l'isolement en prison, le froid, les rats, la solitude à l'isolement... "Votre vie appartient aux murs", lance Redoine Faïd, dont le procès devant la cour d'assises de Paris s'est ouvert le 5 septembre et doit durer jusqu'au 20 octobre.
Le braqueur multirécidiviste s'était évadé le 1er juillet 2018 de la prison de Réau, en Seine-et-Marne. Sa cavale avait duré trois mois. Il est jugé pour notamment pour "récidive d'évasion en bande organisée" et "détournement d'aéronef", avec 11 autres personnes soupçonnées de l'avoir aidé à préparer ou à réaliser cette évasion, ou de l'avoir assisté pendant sa cavale.
"Du mathos planqué" dehors
La présidente de la cour le recadre : "On veut vous entendre sur les faits, monsieur Faïd". Alors, il explique comment il a pensé son évasion avec un simple portable, depuis sa cellule. Vu l'absence de filins antiaériens, il choisit l'hélicoptère, puis pense au fumigène et à la disqueuse pour découper les portes. "Dehors, j'avais du matos planqué et surtout des gars sûrs pour appliquer le scénario à la lettre. Désolé, madame la présidente, s'excuse celui qui dédouane ses deux frères et ses trois neveux accusés avec lui. Les gars sûrs, ils ne sont pas dans le box aujourd'hui. C'est pour ça que je prends toujours le tarif le plus cher. Moi, je ne balance pas".
Au sujet de sa cavale, il évoque la traque des policiers "qui n'avaient rien", et qui ont dû monter "des souricières dans le milieu" du banditisme. Redoine Faïd est grandiloquent, mais son récit est elliptique. La cour et les parties auront mardi beaucoup de questions à lui poser.
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