: Vidéo "Une vraie scène de guerre" : un surveillant raconte l’évasion de Redoine Faïd à "Envoyé spécial"
"On le voit sortir, il ne laisse rien apparaître sur son visage. Il savait que ça allait réussir, il est tout serein, et sûr de son affaire." Le 1er juillet 2018, ce surveillant de la prison de Réau, où Redoine Faïd était incarcéré à l'isolement, a assisté, impuissant, à une incroyable évasion en hélicoptère.
Avant sa dernière arrestation mercredi 3 octobre 2018, Redoine Faïd a réalisé deux évasions spectaculaires. Malgré toutes les précautions qu'il a pu prendre pendant sa cavale, il a toujours été rattrapé. "Quand t'es en cavale, tu te sens fort, mais c'est toi qui subis tout. Tu es submergé par l'engrenage, et puis tu essaies de résister. Un jour, il y a deux cases : c'est la mort ou c'est la prison", confiait-il en 2009 à une productrice de cinéma qui projetait de faire un film inspiré de sa vie. A la prison, le voyou préférera à chaque fois l'évasion. La dernière qu'il a organisée est racontée, dans cet extrait d'"Envoyé spécial", par un surveillant qui y a assisté, impuissant.
Le dimanche 1er juillet 2018, en Seine-et-Marne, un commando cagoulé et armé de kalachnikovs prend en otage un pilote d'hélicoptère. Il l'oblige à voler en direction de la prison de Réau, où le braqueur est incarcéré à l'isolement. Le pilote est sommé de survoler la cour d'honneur, la seule zone dépourvue de filets anti-aériens.
Une évasion en "8 minutes et 48 secondes"
Olivier, un surveillant présent ce jour-là, raconte à "Envoyé spécial" une scène à laquelle il a assisté, impuissant. Deux personnes en tenue paramilitaire descendent, "l'un qui tient une disqueuse et un autre qui balance des fumigènes vers la porte d'entrée et vers le PC". Le surveillant comprend aussitôt ce qui se prépare. De sa place, il aperçoit un troisième membre du commando dans l'hélicoptère, pistolet braqué sur le pilote. "Une vraie scène de guerre", dit-il. En tout, selon lui, "8 minutes et 48 secondes" se seront écoulées avant que le commando n'exfiltre Redoine Faïd.
"Donc on le voit sortir, poursuit le surveillant, il ne laisse rien apparaître sur son visage. Il savait que ça allait réussir, il est tout serein, et sûr de son affaire." Les seuls mots de Redoine Faïd seront adressés au pilote : "Je suis pas un terroriste, je suis pas un tueur de flic, je suis un braqueur : allez vas-y, décolle."
Extrait de "Redoine Faïd, la confession secrète", un document diffusé dans "Envoyé spécial" le 11 octobre.
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