: Vidéo Redoine Faïd : retour à la case prison
Dans cet extrait d'un document diffusé le 11 octobre par "Envoyé spécial", retour sur l'arrestation, le 3 octobre dernier, du fugitif le plus recherché de France. Redoine Faïd est de nouveau derrière les barreaux, à l'isolement, comme il l'a déjà vécu – et raconté dix ans plus tôt : il avait retracé son parcours dans un entretien inédit, enregistré en 2009 et retrouvé par le journaliste Romain Boutilly.
Comment le fugitif le plus recherché de France, surnommé "le roi de l'évasion", a-t-il pu se faire arrêter dans l'Oise le 3 octobre dernier ? Frédéric Doidy, chef de l'Office central de lutte contre le crime organisé, fait partie des policiers qui avaient mené la traque en 2013 après son évasion de Sequedin et qui l’ont de nouveau arrêté à Creil il y a une semaine. Il raconte un Redoine Faïd attrapé au saut du lit, "un peu abasourdi". "Il a compris qu'il ne pouvait pas s'échapper, et que c'était de nouveau retour à la case prison".
A Creil, les enquêteurs surveillaient les environs de l'appartement familial des Faïd. Et plus particulièrement l'immeuble où ils soupçonnent une femme de loger le fugitif. Le 3 octobre 2018 à 4 heures du matin, comme le montrent ces photos inédites diffusées dans "Envoyé spécial" le 11 octobre, 80 policiers de la Brigade de recherche et d'intervention ont lancé l'assaut. Après 94 jours de cavale, clap de fin. Le braqueur a été cette fois arrêté en djellaba – et sans perruque, lui qui avait coutume de se grimer lors de ses multiples cavales.
Depuis une semaine, le braqueur est de nouveau derrière les barreaux. Menotté à chaque déplacement et sous la surveillance constante de trois gardiens. Un retour à l'isolement, un face-à-face avec lui-même déjà vécu.
Retour à l'isolement
En août 2009, il avait raconté son parcours à une productrice de cinéma dans le but de faire un film inspiré de sa vie. Un entretien filmé de trois heures encore jamais diffusé. Le journaliste Romain Boutilly, d'"Envoye spécial", a retrouvé cette vidéo oubliée.
"Quand pendant dix ans, t'es dans 9 mètres carrés, c'est ça que tu vois : le mur", disait-il en désignant celui qui se trouvait derrière lui. Tu vois que ça. T'as une petite fenêtre comme ça, avec des triples barreaux", décrivait-il avant de livrer son expérience de l'enfermement. "Quand t'es dans les QHS, les quartiers d'isolement, soit on te casse, soit tu deviens féroce. Choisis d'être féroce, ne choisis pas d'être cassé. Mais essaie toujours de te maintenir, de ne pas trop t'envoler dans la férocité. Pourquoi ? Parce qu'après, tu vas avoir un ressentiment envers la société. Et les gens, normalement, ils ne t'ont rien fait. Il ne faut pas aller dans la haine."
Extrait de "Redoine Faïd, la confession secrète", un document diffusé dans "Envoyé spécial" le 11 octobre.
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