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Front commun contre la réforme de la carte judiciaire

Point d’orgue de plusieurs semaines de mobilisation tous azimuts, les différents acteurs du système judiciaire ont manifesté par milliers aujourd’hui un peu partout en France pour protester contre la suppression de plus de 300 juridictions d'ici à 2011.
Article rédigé par franceinfo
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"Touche pas à mon tribunal", "moins de justice = plus d'Outreau", "non à la carte des déserts"… C’est finalement sous les mêmes pancartes que se sont rejoints en fin d’après-midi les deux cortèges parisiens : celui des manifestants descendus dans la rue à l’appel de l’USM (Union syndicale des Magistrats) et le rassemblement organisé par le Syndicat de la magistrature. Un geste symbolique fort au regard des divergences des deux organisations syndicales : le Syndicat de la magistrature rejette la réforme en bloc tandis que l’USM rejette avant tout la méthode Dati.

Front commun à Paris donc mais aussi dans de nombreuses villes de France. A Toulouse, Bordeaux, Strasbourg, Rennes, Marseille et Lyon, des centaines de manifestants (avocats, magistrats, greffiers et autre personnels de justice) se sont rassemblés devant les palais de justice, tandis que des occupations de tribunaux et autres actions symboliques étaient lancées ou relancées dans de nombreuses petites villes. Le mouvement a perturbé le fonctionnement des juridictions avec de nombreux renvois d'audiences. A Saint-Gaudens, en Haute Garonne, les locaux du tribunal menacé de fermeture ont même été occupés.

La réforme contestée prévoit la suppression d'ici à 2011 de plus de 300 juridictions jugées trop petites, 178 tribunaux d'instance sur 476, 23 tribunaux de grande instance sur 181, 55 tribunaux de commerce sur 160, 63 conseils de prud'hommes sur 271.

Rachida Dati explique sa démarche par la nécessité de rationaliser une répartition des juridictions qualifiée d'obsolète, car inchangée depuis 1958. Elle souligne qu'aucun poste ne sera supprimé et que les moyens seront regroupés dans de plus grands tribunaux. Il s’agirait de gagner en rapidité et en efficacité.

Les opposants à la réforme affirment qu'aucune ouverture de juridiction nouvelle importante n'est prévue malgré les 20 millions de Français de plus qu'en 1958, et que la justice en France doit traiter avec le plus faible budget d'Europe les contentieux nouveaux comme divorces, tutelles, violences urbaines, corruption et terrorisme.

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