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Haute tension au procès Colonna

Les révélations d'un ancien collaborateur du préfet Erignac, laissant entendre que deux de ses meurtriers présumés seraient toujours dans la nature, provoquent une onde de choc et l'incertitude quant à la poursuite du procès en appel d'Yvan Colonna.
Article rédigé par franceinfo
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Vendredi dernier, Didier Vinolas, 48 ans, secrétaire général du préfet de Corse au moment de son assassinat livre un témoignage-surprise. Il laisse penser à l'existence d'autres suspects de l'assassinat de Claude Erignac en 1998. La défense d'Yvan Colonna entend donc demander la remise en liberté du berger de Cargèse, accusé du crime et écroué depuis juillet 2003, et déposer une plainte pour dissimulation de preuves.

Très remontés, les avocats du berger de Cargèse reprochent en effet au président du procès, Didier Wacogne, de leur avoir caché l'existence d'une lettre de M. Vinolas évoquant l'existence de ces deux suspects. La défense d'Yvan Colonna, qui a toujours nié avoir participé à ce crime, a d'ores et déjà annoncé qu'elle allait porter plainte pour ''entrave à la manifestation de la vérité'', car M. Vinolas affirme avoir transmis deux noms, qu'il tiendrait d'un informateur fiable, au procureur de la République de Paris, Yves Bot, dès 2002.

"Bien sûr qu'il va venir s'expliquer, pour tenter d'éteindre le feu, dire qu'il a bel et bien été informé mais qu'il n'a pas donné suite", prédit Me Garbarini, pour qui "le procès est d'ores et déjà fichu" . Mais selon lui, "d'autres ont été mis au courant depuis plusieurs années, jusqu'au cabinet de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'Intérieur".

Le président de la cour d'assises, Didier Wacogne, peut faire le choix de faire citer M. Bot comme témoin pour vérifier qu'il a bien reçu ce renseignement et le cas échéant lui demander d'expliquer pourquoi il ne l'a pas exploité ou transmis aux juges d'instruction. Il peut également ordonner un complément d'information qui serait confié à des policiers ou qu'il peut mener lui-même.

"Ce témoignage n'a pas de conséquences sur la culpabilité de Colonna, néanmoins il faut réfléchir à ses conséquences", a dit Me Benoit Chabert, avocat de l'Etat, partie civile dans le dossier. Il se dit prêt à d'autres auditions.

Caroline Caldier avec agences

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