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Incendie du bd Vincent Auriol : le procès reprend ce matin

Après un démarrage avorté en mars dernier à cause d’une organisation chaotique, le procès de l’incendie du Boulevard Vincent Auriol reprend ce matin au tribunal correctionnel de Paris. _ L’incendie de cet immeuble vétuste, au cours de l’été 2005, avait fait 17 morts dont 14 enfants.
Article rédigé par franceinfo
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Le procès était programmé sur deux demi-journées, les 9 et 10 mars, un temps trop court pour les familles. Et dès le début, l’audience avait tourné au fiasco : salle trop petite, lecture fastidieuse des faits qui avait pris toute la première demi-journée, micro en panne…
Tout le monde avait fini par admettre que le temps manquerait pour un bon déroulement de ce procès, les parties civiles dénonçant une certaine désinvolture, criant à l’injure aux victimes.
Dans une ambiance surchauffée, toute l’affaire avait été renvoyée.

Cette fois, le tribunal a prévu six demi-journées, étalées sur trois semaines (15-16, 22-23, 29-30 septembre).
_ "Les familles espèrent qu’on va toucher du doigt la vérité : qui a mis le feu et pourquoi ?", déclare Me Jean-Marc Florand, avocat de plusieurs parties civiles. Car l’enquête a permis de démontrer que l’incendie était d’origine criminelle, mais n’a pas permis d’interpeller le ou les auteurs de l’incendie.

_ Seulement deux personnes morales se retrouvent sur le banc des prévenus : Freha (France Euro Habitat), association membre de la fédération Emmaüs et chargée de la gestion de cet immeuble, ainsi qu’une entreprise de bâtiment (Paris Banlieue construction) qui avait effectué des travaux dans l’immeuble.

Non conformité

"Ce sera aussi le procès des marchands de sommeil", ajoute Me Tarik Abahri, autre avocat des parties civiles, dénonçant les conditions "insalubres, indécentes" dans lesquelles vivaient les 130 occupants de l’immeuble, des familles d’origine africaine pour la plupart.
_ Pas d’extincteurs, pas de plan d’évacuation, un seul accès à l’immeuble de six étages, un revêtement en contreplaqué dans la cage d’escalier… Un certain nombre de "non conformités" ont contribué à piéger les occupants de l’immeuble en feu.

L’incendie avait été allumé sous l’escalier où étaient rangées des poussettes, dans la nuit du 25 au 26 août 2005. Il s’était rapidement propagé dans les étages, tuant trois femmes et 14 enfants.
_ Cette année-là, plusieurs incendies meurtriers dans des immeubles insalubres avaient endeuillé la capitale, faisant au total 52 morts.

Gilles Halais, avec agences

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