En images Grèce, Etats-Unis, Brésil... Les feux de forêt font rage dans de nombreuses régions du monde ces dernières semaines

Une récente étude a établi que le nombre et l'intensité de ces incendies extrêmes ont plus que doublé dans le monde depuis vingt ans, en raison du réchauffement climatique engendré par l'activité humaine.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les températures rendent la tâche des pompiers particulièrement difficile à Santa Barbara, en Californie (Etats-Unis), le 7 juillet 2024. (DANIEL DREIFUSS / AFP)

Plusieurs régions du monde sont confrontées aux flammes, depuis le début de l'été. Dans le sillage des vagues de chaleur, des paysages de cendres sont apparus au Canada, aux Etats-Unis ou en Turquie. Une récente étude publiée dans la revue scientifique Nature Ecology & Evolution établit que le nombre et l'intensité des feux de forêt extrêmes, les plus destructeurs et les plus polluants, ont plus que doublé dans le monde depuis 20 ans, en raison du réchauffement climatique dû à l'activité humaine.

En Grèce, un "très dangereux" incendie de végétation s'est encore déclaré mardi 9 juillet à Patras, entraînant l'évacuation d'un hôpital pour enfants et de zones d'habitation dans la troisième ville grecque. Les autorités ont annoncé mardi en fin de journée que le feu avait été complètement maîtrisé. 

Des habitants de Patras, en Grèce, tentent de se protéger de la fumée d'un important incendie de végétation, le 9 juillet 2024. (EUROKINISSI / AFP)

Plusieurs régions du pays, actuellement sous de fortes chaleurs, sont en état d'alerte face à un important risque d'incendie. Le ministre de la Crise climatique et de la Protection civile, Vassilis Kikilias, a averti que la Grèce subissait actuellement la saison des incendies "la plus difficile de ces 20 dernières années"

La protection civile a mis en garde contre le risque "très élevé" d'incendie mercredi dans six régions du pays, notamment dans le centre et le Péloponnèse mais aussi l'Attique ou des îles du nord de la mer Egée comme Lesbos. Des températures de 40°C avec même des pointes localement à 41°C ou 42°C sont attendues, tandis que des vents de 39 à 49 km/h sont prévus par les services métérologiques grecs.

Au total, 95 pompiers et 25 véhicules ont été déployés pour éteindre les flammes, ainsi que des avions bombardiers d'eau, à Patras (Grèce), le 9 juillet 2024. (EUROKINISSI / AFP)

Un peu plus au nord, une vague de chaleur s'abat sur les Balkans depuis lundi, trois semaines après la précédente qui avait causé une panne d'électricité dans plusieurs pays de la région. En Albanie, où les températures dépassent les 40°C, le gouvernement a annoncé que "tout incendie volontaire ou accidentel" était passible d'une peine de 15 ans de prison. Des dizaines de soldats et de pompiers tentent depuis mardi de lutter contre les feux qui font rage dans le sud du pays, près de la frontière avec la Grèce. Plusieurs foyers ont été maîtrisés et une personne a été arrêtée et inculpée dans la matinée pour "incendie volontaire", mais les températures et le vent rendent la lutte contre les flammes difficile près de certains villages de Dropull et Finiq.

Des milliers d'hectares brûlés en Californie

Outre-Atlantique, une vague de chaleur extrême frappe actuellement la Californie, causant la mort de plusieurs personnes ces derniers jours. Des incendies sont en cours dans le "Golden State" américain. Dans la région de Santa Barbara, le "Lake Fire" a ravagé près de 11 000 hectares et provoqué des évacuations. L'incendie menace désormais le ranch Neverland, qui a longtemps appartenu à Michael Jackson.

A Santa Ynez, en Californie, le "Lake Fire" a ravagé des milliers d'hectares de forêts, le 9 juillet 2024. (SATELLITE IMAGE 2024 MAXAR TECH / AFP)

De nombreux pompiers sont mobilisés 24 heures sur 24. Ils tentent de ralentir le brasier encore fumant, qui se rapproche dangereusement des habitations. Dans un quartier, des dizaines de maisons ont brûlé et été complètement détruites, rapportait lundi France 2 dans un reportage.

Un pompier lutte au milieu des flammes à Santa Barbara, le 7 juillet 2024. (DANIEL DREIFUSS / AFP)

Certains habitants de Californie endurent "non seulement la journée la plus chaude qu'ils aient jamais vécue, mais aussi la journée la plus chaude que leurs parents ou grands-parents aient jamais vécue", a expliqué ce week-end Daniel Swain, climatologue à l'université de Californie à Los Angeles. Une telle intensité va se maintenir dans l'Ouest américain toute cette semaine, selon les services météorologiques américains.

Un hélicoptère des services de secours survole le "Lake Fire", à Los Olivos (Californie), le 6 juillet 2024. (MARIO TAMA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Plus tôt dans le mois, les pompiers ont déjà lutté contre plusieurs incendies plus tôt dans le mois. L'un d'eux dans la ville de Mariposa, près du célèbre parc national Yosemite, a brûlé près de 400 hectares, souligne la Nasa. 

Les habitants ont retrouvé leurs habitations détruites après le passage des flammes, à Mariposa (Californie), le 5 juillet 2024. (JOSH EDELSON / AFP)

Au Canada, plusieurs incendies importants sont en cours d'après la carte de la Nasa. Les flammes ont déjà durement touché le pays en 2023 d'est en ouest, brûlant plus de 15 millions d'hectares, coûtant la vie à huit pompiers et forçant l'évacuation de plus de 235 000 personnes, un millier d'habitants de Port-Cartier, située à environ 500 kilomètres au nord-est de la ville de Québec, ont été évacués fin juin.

Le Brésil est lui aussi frappé par des feux de forêt. Ces dernières semaines, des incendies se sont déclarés dans le Pantanal brésilien, situé dans le centre-ouest du pays. Cette zone humide, la plus grande de la planète, a enregistré 3 528 départs de feu au premier semestre, une augmentation de 2018% par rapport au premier semestre 2023. Le phénomène est accentué par une sécheresse exceptionnelle. Mais les autorités attribuent avant tout ces incendies à l'action humaine, notamment la pratique du brûlis pour l'expansion agricole.

Dans cette vue aérienne, des forêts situées à Corumba (Brésil) sont calcinées, le 28 juin 2024. (PABLO PORCIUNCULA / AFP)

Au bord de la rivière Paraguai, une communauté traditionnelle établie au sein de la réserve de protection environnementale Baia Negra, la première du Pantanala, échappé de peu aux feux de forêt qui ravagent le Pantanal brésilien ces dernières semaines. Mais le mode de vie des "gardiens" de ce sanctuaire de biodiversité reste menacé.

A Ladario (Brésil), au bord de la rivière Paraguai, des arbres ont brûlés, le 28 juin 2024. Les feux menacent directement une des activités essentielles à la survie des communautés locales : la pêche. (PABLO PORCIUNCULA / AFP)

En 2020, l'année où le Pantanal a vécu les pires incendies de son histoire, 50% de la réserve avait été atteinte par les flammes. En juin, elles sont arrivées tout près, brûlant la végétation de l'île du Bracinho, de l'autre côté de la rive. Mais la communauté n'a pas été épargnée par la fumée, qui affecte au quotidien la santé des habitants. "On arrivait à peine à respirer", déplore Virginia Paes, pompière volontaire et présidente de l'association des Femmes productrices de la réserve Baia Negra.

A Corumba (Brésil), la fumée des incendies s'élève dans le ciel, le 28 juin 2024. (PABLO PORCIUNCULA / AFP)

Outre le Pantanal, la savane du Cerrado a également été confrontée aux feux de forêt. Il a presque autant fait face à des foyers d'incendie que l'Amazonie au premier semestre (13 229 contre 13 489), battant le record précédent, qui remontait à 2007 (13 214).


Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

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