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Incendie de la cathédrale de Nantes : "L'immense tristesse" des représentants de la communauté catholique

Une enquête pour incendie volontaire est ouverte à Nantes, après que trois départs de feu ont été découverts samedi matin l'intérieur de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul. Les dégâts sont importants.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'intérieur de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Nantes, dévastée par un incendie le 18 juillet 2020 (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Après l'incendie survenu dans la cathédrale de Nantes samedi matin, Emmanuel Macron a appelé le président de la Conférence des évêques de France "pour assurer le lien de la communauté nationale avec la communauté catholique, et en particulier celle qui est à Nantes", a indiqué sur France Inter Thierry Magnin, porte-parole de la Conférence des évêques de France. "À l'image de ce qu'on avait vécu pour Notre-Dame de Paris, quand un feu prend dans un lieu symbolique fort et spirituel, ça touche à quelque chose de notre patrimoine humain, encore plus loin que le patrimoine de pierre", a-t-il indiqué.

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Le procureur de la République de Nantes a ouvert une enquête pour incendie volontaire. "Il faut vraiment que cette enquête détermine de quelle action il s'agit, mais il ne s'agit pas pour nous d'entrer trop vite dans une victimisation des catholiques en France", a-t-il indiqué. Thierry Magnin a ainsi appelé à "être extrêmement prudent, vigilant". 

C'est un coup dur qui est porté et une émotion très forte.

Thierry Magnin, porte-parole de la Conférence des évêques de France

à France Inter

La cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul avait "déjà été ravagée par les flammes" en 1972 et "avait vu 13 ans de travaux avant que le culte ne puisse être de nouveau célébré en 1985", a précisé Thierry Magnin. Pour lui, ce nouvel incendie est donc "un deuxième coup très dur pour la communauté catholique et pour toute la ville de Nantes".

Tristesse et incompréhension pour le recteur de la cathédrale

"C'est beaucoup de tristesse", a réagi ce samedi sur franceinfo le père Hubert Champenois, recteur de la cathédrale de Nantes. Il était déjà présent lors de l'incendie du 30 janvier 1972 : "Aujourd'hui, on retrouve une situation un peu semblable, même si l'incendie a pris non pas sur la toiture, mais à hauteur du grand orgue qui a complètement brûlé. Les dégâts sont très importants. Et puis, du côté aussi du choeur, avec les stalles (sièges) des salles qui ont également brûlé."

J'agis au service de la cathédrale depuis sept ans. Malheureusement, il va falloir en faire le deuil pendant plusieurs années.

Père Champenois, recteur de la cathédrale

à franceinfo

Quant à la piste criminelle envisagée par le procureur de la République de Nantes, le recteur se dit dans l'incompréhension : "La cathédrale est ouverte tous les jours à 9 heures et fermée après inspection de tous les lieux à 19 heures. On fait le tour de la cathédrale pour voir si tout est normal et tout est fermé à clé et à double tour. Je garantis la sécurité interne de la cathédrale. Hier soir, tout était normal, comme d'habitude quand on sort de la cathédrale à 19 heures."

"Prudence sur l'hypothèse criminelle"

Le père François Renaud, évêque par intérim du diocèse de Nantes, a estimé sur France Inter qu'il "faut être très prudent parce que l'hypothèse criminelle n'est qu'une hypothèse". Selon lui, sur les trois départs de feu relevés par les pompiers, "il pourrait y en avoir un qui soit prioritaire, qui soit une armoire électrique" et qui aurait eu "un court-circuit".

François Renaud a assuré que l'installation électrique de la cathédrale n'était pas vétuste, "il y a eu une inspection il n'y a pas très longtemps de l'installation, elle était en parfaite conformité, tout allait bien". Et lui aussi parle de son "immense tristesse", de sa "consternation". "On a connu ça il y a 50 ans, je ne pensais pas qu'on allait connaître ça à nouveau", a rappelé l'évêque par intérim.

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