Incendies au Portugal : avec "des tracteurs et des branches de pin", les habitants tentent de venir à bout des flammes
Malgré la pluie mardi sur le centre du pays, l'alerte rouge est maintenue en raison des feux de forêts meurtriers qui ont tué au moins 36 personnes depuis dimanche. Des habitants ont dû faire avec les moyens du bord, en attendant les pompiers.
Le Portugal observe à partir de mardi un deuil national de trois jours, en raison du lourd bilan des feux de forêts depuis dimanche. Malgré la pluie tombée ces dernières heures, le centre du pays reste en alerte rouge. Des incendies sont toujours actifs, les pompiers et les habitants épuisés.
La nuit dernière, la pluie a commencé à donner un immense coup de main aux 5 000 pompiers volontaires, engagés sur le front des incendies, dans le centre du Portugal. Des foyers sont cependant toujours actifs et le paysage dévasté. Des milliers d’hectares ont été brûlés par les flammes, des forêts ont disparu de la carte, des carcasses de voitures calcinées jonchent le bord des routes, notamment dans les secteurs de Coimbra et d'Arganil.
Les pompiers ont manqué de moyens pour gérer une situation compliquée. Nonu Osario, chef du district de Coimbra, reconnaît qu'il n'avait pas les appuis matériels nécessaires pour affronter la concomitance des nombreux incendies.
Nous avons eu plus de 500 feux en même temps. En une heure ou deux, nous avons eu besoin de camions, de voitures, d’avions, d’hélicoptères. Sauf que nous ne les avions pas.
Nonu Osario, responsable des pompiers du district de Coimbraà franceinfo
Plus à l'est, dans la montagne, le feu a détruit les lignes téléphoniques dans la région d'Arganil. Les pompiers, coupés du monde, ont tout donné. Louis-Philippe, pompier volontaire, est venu de Lisbonne prêter main forte à ses collègues débordés.
On a commencé à combattre le feu dimanche, à une heure de l’après-midi. La forêt était complètement sèche. Personne n’a réussi à arrêter le feu parce qu’il n’y avait pas de moyens.
Louis-Philippe, pompier volontaire de Lisbonneà franceinfo
La pluie "bénie" est enfin arrivée dit-il. Toutefois, elle arrive trop tard pour Joao. Il a essayé de protéger l'entreprise pour laquelle il travaille, ainsi que les maisons de son village, jusqu’à épuisement.
Cela fait 48 heures que je n’ai pas dormi. C'était très compliqué d’évacuer les villageois. On a réussi à sauver quelques habitations mais pas toutes.
Joao, un habitant de la région d'Arganil, dévastée par les incendiesà franceinfo
Joao et d'autres habitants ont utilisé tout ce qu'ils avaient sous la main pour venir à bout des flammes et écraser les incendies : "des tracteurs avec des réservoirs d’eau, des branches de pin", dit-il. "Au début, il n’y avait pas de pompiers. Après, ils sont venus avec des moyens et des secours suffisants." Les yeux hagards, Joao, triste et fatigué, ne voit pas les effets de la pluie qui a stoppé l’avancée du brasier en une nuit.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.