Incendies : on vous explique la différence entre un feu "fixé", "maîtrisé", "circonscrit" ou "noyé"
À la mi-juillet, la France avait déjà connu "plus de 2 500 départs de feu depuis le 1er janvier 2023", indiquait la Fédération nationale des sapeurs-pompiers. Si le risque d'incendie est présent sur tout le territoire, certaines régions sont plus à risques d'autres. Depuis début juin, une météo des forêts a été mise en place avec les mêmes codes couleur que pour les alertes orages ou inondations. Le dispositif de prévention "vise à traiter tout feu dans les dix minutes suivant sa détection en période de risque élevé".
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Ce nouvel outil s'ajoute aux moyens et aux effectifs supplémentaires qui doivent permettre d'améliorer la lutte contre les feux de forêts. Mais les incendies restent nombreux pendant la saison estivale comme en Haute-Corse, le 26 juillet 2023, où les pompiers indiquaient que le feu qui a brûlé plusieurs hectares de végétation "n'est pas maîtrisé" mais "fixé". Derrière ces termes, les nuances qui les séparent sont souvent subtiles.
"Fixé", "maîtrisé", "circonscrit", "noyé", "éteint"... On vous explique le vocabulaire utilisé par les pompiers pour décrire les feux de forêt.
Le feu est déclaré "fixé" quand l'incendie ne progresse plus sur son axe principal
Quand un incendie est "fixé", cela signifie qu'il ne progresse plus, rappelle France Bleu. Le feu est toujours en cours, mais la zone où les flammes se propagent n’évolue plus.
Il s'agit du premier objectif des pompiers lorsqu’ils sont mobilisés sur un incendie. "On dit qu’un feu est fixé lorsque son axe de propagation est arrêté en tête de feu", c’est-à-dire dans l’axe principal du vent, expliquait à franceinfo le capitaine Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). Le feu "n’avance plus" mais les flammes peuvent rester vives et l’incendie "actif sur les côtés". Pour résumer, un feu fixé n’est pas forcément maîtrisé.
Le feu est "maîtrisé" quand les flammes les plus importantes sont éteintes
Le glossaire officiel du feu précise que "la maîtrise vise quant à elle à circonscrire le feu par un dispositif continu et à supprimer toute flamme sur les lisières". Un incendie est considéré comme "maîtrisé" lorsque les flammes les plus importantes sont éteintes. Quand on dit qu'un feu est "fixé" mais pas encore "maîtrisé", cela veut dire que l'incendie ne progresse plus, mais que les flammes les plus importantes sont toujours allumées.
Le feu est déclaré "circonscrit" quand les pompiers entourent le feu
En plus de la fixation et de la maîtrise de l’incendie pour éviter les risques de reprise, les pompiers entourent le feu. On utilise alors l’expression de "feu circonscrit ", car l'incendie est cerné de tous les côtés pour éviter qu'il ne se propage. Les pompiers vont "mettre en œuvre une stratégie, bien positionner les moyens à gauche et à droite (...), anticiper et prévoir en calculant par exemple la vitesse de propagation du feu en fonction du vent et de la pente", explique le capitaine Éric Brocard.
Le feu est "noyé" : les pompiers empêchent tout départ de feu en arrosant le sol
Une fois le feu "fixé", "maîtrisé" et "circonscrit", les pompiers suppriment tout point incandescent en "noyant" les derniers points chauds, précise Les Echos. Ils vont devoir arroser le sol et gratter le sol pour éviter les reprises. Une opération qui peut s’avérer très longue et très laborieuse pour les soldats du feu. L'objectif va être d’éteindre de manière définitive "les derniers points chauds actifs pour éviter les reprises", explique le capitaine Éric Brocard : "On noie le feu jusqu’à ce que tout devienne noirâtre dans le but d’éviter toute reprise."
Le feu déclaré "éteint" : les pompiers peuvent regagner la caserne
Lorsque les brasiers sont définitivement éteints par l'opération de "noyage", le feu est considéré comme éteint. Les pompiers peuvent alors regagner leurs casernes.
Selon le ministère de la Transition écologique, il y a 4 200 départs de feux de forêts chaque année en France. Si une commune sur cinq est exposée au risque de feux de forêt, quatre régions regroupent plus de 85 % des communes concernées : Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Selon l'institut Statista, les surfaces de forêt brûlées ont fortement augmenté ces dernières années : si en 2019, il y a eu 304 feux de forêts pour 44 000 hectares brûlés, en 2022, pour 272 incendies, la surface brûlée dépassait pas les 62.000 hectares.
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