Reportage "J’ai un sentiment de panique" : face aux incendies qui ravagent la banlieue d'Athènes, de nombreux Grecs sont obligés d'évacuer

Depuis dimanche, le feu se rapproche des habitations d'une partie de la capitale grecque. La population est appelée à évacuer et la Grèce a demandé de l'aide aux autres pays d'Europe.
Article rédigé par Joel Bronner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les autorités grecques appellent la population à évacuer en raison des incendies dans la banlieue d'Athènes depuis le dimanche 11 août 2024. (JOËL BRONNER / RADIOFRANCE)

Un incendie hors de contrôle, en Grèce, atteint à présent certaines zones résidentielles des faubourgs d’Athènes, au niveau du secteur nord-est de la ville. Le feu a démarré dimanche 11 août près du village de Varnava, il s’est ensuite divisé en plusieurs fronts avant d’atteindre progressivement les alentours de la ville la plus peuplée du pays. Sur place, les messages d’évacuation de la part des autorités se multiplient et, face aux menaces des flammes, Athènes a demandé l’aide de l’Union européenne.

À l’heure où les messages d’évacuations se multiplient au nord-est d’Athènes, les autorités grecques ont ouvert le stade olympique OAKA, dans le nord de la capitale, pour accueillir certains déplacés. Beaucoup de ces derniers se rendent plutôt dans leur famille, mais d’autres n’ont pas d’autres options, à l’image de Fotini, dont le père est grec et la mère est serbe. "Il y a eu des moments où j’ai eu peur, reconnaît-elle au micro de franceinfo. Quand j’ai vu arriver la fumée très épaisse, j’ai eu peur que toute la forêt en face de notre maison se mette à brûler et que notre maison brûle, elle aussi. Mais maintenant que je suis ici, à l’abri, j’arrive de nouveau à me détendre."

Des incendies attisés par le vent

Pour Sofia Zacharaki, la ministre de la Cohésion sociale et des Affaires familiales, de passage sur place, le contexte général reste particulièrement inquiétant : "Nous faisons face à une situation très difficile. Certains feux repartent alors qu’en théorie, ils sont supposés avoir été éteints." Elle rappelle que "les fronts sont nombreux" et déplore le fait de ne pas être aidée par "les conditions météorologiques, en particulier en raison du vent qui souffle très fort".

"La situation est difficile et nous essayons tous d’aider comme on peut."

Sofia Zacharaki, ministre grecque de la Cohésion sociale et des Affaires familiales

franceinfo

Dans la commune de Penteli, Agapios Pantelidakis charge trois chats et leurs litières dans le coffre de sa voiture. Il est en train d’évacuer avec le reste de sa famille."Quand je vois la situation à laquelle nous faisons face, j’ai un sentiment de panique, confie-t-il. Pas seulement pour moi, mais pour mon enfant, ma femme, ma mère qui est en fauteuil roulant et puis mes animaux aussi."

Les flammes ont atteint lundi 12 août la commune de Penteli, dans la periphérie d’Athènes, et sont attisées par des vents forts. (JOËL BRONNER / RADIOFRANCE)

L'homme garde cependant espoir : "Je me dis qu’à un moment donné, les pompiers, aidés par les différents moyens aériens, vont parvenir à stabiliser la situation, mais en tant qu'habitant, quand je vois le vent souffler aussi fort, ça me fait peur."

Les records de chaleur, atteints en juin et en juillet en Grèce, ont contribué à créer un climat de sécheresse. Et le vent qui souffle depuis dimanche 11 août sur le pays ne fait qu’attiser les flammes et la crainte d’un bilan désastreux.

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