Risques d'incendies : "Il faut avoir beaucoup d'humilité face aux risques", explique le porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France
"Il faut rester extrêmement agile dans l'anticipation et avoir beaucoup d'humilité face aux risques", a expliqué vendredi 28 juillet sur franceinfo le commandant Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France. Le grand chassé-croisé des vacanciers ce week-end se fera dans un contexte de risque maximal d’incendies dans le sud de la France.
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La météo plus clémente dans le nord de la France permet aux pompiers de souffler un peu et surtout d'activer une "solidarité entre les départements". Mais attention "ce n'est pas parce qu'on a un calme relatif au niveau des incendies que forcément la guerre est gagnée", prévient-il.
franceinfo : Les Français doivent changer leurs comportements ?
Éric Brocardi : Il y a la météo des forêts qui existe et qu'il est important aujourd'hui de consulter. Il faut essayer d'engager un nouveau comportement et plus d'adaptation face à un risque climatique important. Malheureusement, on a encore trop tendance à sous-estimer le risque. Il est important de prendre en compte ces niveaux de vigilance, que ce soit le jaune, l'orange et évidemment le rouge, de manière à essayer d'anticiper son retour dans son foyer ou dans une zone sécurisée. Ça peut être se mettre à l'abri ou différer un déplacement dans le milieu naturel. Les Alpes-Maritimes, par exemple, sont par exemple touchées en fin de journée par des orages en haute montagne. Il faut savoir anticiper, mieux comprendre son environnement de manière à limiter les risques et les incendies et éviter de solliciter les services publics parce qu'on a fait une faute d'imprudence.
Les incendies sont principalement d'origine humaine ?
C'est 90 % aujourd'hui des départs de feu. Sur ces 90 %, c'est 70 % dû à des actes de négligence. Il faut prendre conscience que chaque geste a forcément une conséquence grave derrière. Je tiens à saluer les forces concourantes parce qu'aujourd'hui, ce qui est effectué par les gendarmes, c'est préserver l'environnement ; mais c'est aussi préserver la force des secours. Aujourd'hui, elle repose sur 80 % du volontariat. Nous devons en même temps déployer les secours, en raison d'une intervention toutes les sept secondes, au niveau du secours d'urgence aux personnes. Cela reste une activité forte chez nous. À côté de ça, il faut continuer à renforcer les casernes et les effectifs. Ça devient très complexe et très compliqué, aujourd'hui, de répondre aux différents enjeux.
La météo du mois de juillet permet de souffler un peu ?
Par chance, quelque part, la météo aujourd'hui nous est légèrement favorable. Le bulletin météo d'aujourd'hui permet de renforcer cette solidarité entre les départements. Ça permet, lorsqu'il y a une vigilance orange ou rouge dans une zone sud, de pouvoir venir les renforcer.
C'est avec beaucoup d'humilité que nous abordons cet été. Il faut rester extrêmement agile dans l'anticipation et avoir beaucoup d'humilité face aux risques. Ce n'est pas parce qu'on a un calme relatif que forcément la guerre est gagnée, bien au contraire.
Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de Francefranceinfo
On peut encore saluer l'ensemble de la force des secours. Aujourd'hui, 70 % des incendies ne dépassent pas une enveloppe de 5 à 10 hectares.
Le mois d'août vous fait peur ?
On appréhende toujours le mois d'août. On est extrêmement vigilant. On ne peut pas être plus fort que Dame Nature, on ne peut pas être plus fort que le dérèglement climatique. Néanmoins, nous avons aujourd'hui des indicateurs grâce au travail de recherche de Météo-France, de pouvoir justement essayer d'anticiper cela pour la sécurité et le secours de tous.
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