Italo-américain de 26 ans, diplômé de sciences de l'ingénierie, domicilié à Hawaï... Ce que l'on sait de Luigi Mangione, principal suspect du meurtre du patron d'United Healthcare
Luigi Mangione, 26 ans, est poursuivi pour meurtre, possession illégale d'armes et faux documents, d'après les documents judiciaires mis en ligne par la justice de l'Etat de New York. Il a été interpellé, lundi 9 décembre, par des membres de la police d'Altoona à 500km à l'ouest de New York.
Depuis le meurtre de Brian Thompson, mercredi 4 décembre, des images de vidéosurveillance étaient largement diffusées afin d'identifier le tueur. C'est finalement un employé d'un restaurant McDonald's d'Altoona qui l'a reconnu et a contacté la police locale, a indiqué la patronne de la police de New York, Jessica Tisch lors d'un point presse.
Plusieurs médias américains ont diffusé des images du jeune homme, cheveux noirs frisés, sortant menotté d'un véhicule de police pour être escorté dans un tribunal de Pennsylvanie. Il y a été maintenu en détention dans l'attente de son transfert devant la justice new-yorkaise pour sa possible inculpation pour le meurtre de Brian Thompson.
Une arme à feu en kit, une fausse carte d'identité, un document manuscrit
Natif du Maryland, Luigi Mangione a obtenu en 2020 un master de sciences de l'ingénierie à la prestigieuse université privée de Pennsylvanie après être passé par un lycée huppé de Baltimore. Sa dernière adresse a été identifiée à Honolulu, à Hawaï. Selon le site web d'information, Baltimore Banner, il vient d'une famille italo-américaine aisée. Son grand-père, décédé en 2008, était promoteur immobilier, propriétaire de country clubs et de maisons de retraite.
Au moment de son interpellation, les policiers ont retrouvé sur lui une arme à feu en kit, "qui pourrait avoir été fabriquée par une imprimante 3D", et un silencieux, similaires à ceux utilisés par le tueur de Brian Thompson. Luigi Mangione portait aussi une fausse carte d'identité du New Jersey "correspondant à l'identité utilisée pour s'enregistrer dans un hôtel de New York" avant l'attaque, ainsi qu'un document manuscrit de trois pages évoquant son "hostilité à l'encontre des entreprises américaines" a indiqué la police.
"Ce n'est pas un héros"
Les autorités n'ont pas développé davantage les possibles mobiles de l'assassinat. Plusieurs médias américains indiquent que les douilles retrouvées sur les lieux du crime portaient les mentions "delay" (retard) et "deny" (refus) - des termes évoquant des rejets de demandes d'indemnisation de soins par les compagnies d'assurance. Les enquêteurs se penchent aussi sur une photo de radio médicale diffusée par le suspect sur son compte X, suspendu lundi après son arrestation.
Au-delà de l'émoi, l'assassinat de Brian Thompson a aussi provoqué une vague de haine aux Etats-Unis à l'égard des programmes d'assurance de santé américains, accusé de s'enrichir sur le dos des patients. "Ce tueur est salué comme un héros. Écoutez-moi bien, ce n'est pas un héros", a condamné, lundi, le gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Josh Shapiro. "On ne tue pas des gens de sang froid pour des questions politiques ou pour exprimer un point de vue", a-t-il insisté.
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