INFO FRANCE INTER. Procès dit "de Tarnac" : "La manipulation ici est policière", témoigne Yildune Lévy
À la veille de son procès, Yildune Lévy, la compagne de Julien Coupat, détaille sur France Inter comment, selon elle, l'enquête sur l’affaire Tarnac a écarté les éléments à décharge pour "fabriquer une culpabilité".
"La manipulation ici est policière", témoigne Yildune Lévy lundi 12 mars sur France Inter, à la veille de son procès, pour des "dégradations" sur la ligne du TGV Est dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 à Dhuisy, en Seine-et-Marne. Elle est soupçonnée de les avoir commises avec son ancien compagnon Julien Coupat en 2008, ce qu'elle nie. Le procès démarre, mardi, et doit durer jusqu'au 30 mars.
"Qui peut croire une bêtise pareille ?"
Àgée aujourd'hui de 35 ans, Yildune Lévy conteste le compte-rendu de la surveillance policière visant le couple ce week-end où des dégradations ont été commises en Seine-et-Marne. Un relevé bancaire vient notamment contredire le procès-verbal : "À 2h44, je retirais de l’argent avec ma carte bleue à Pigalle, donc j’étais à Paris (...), affirme-t-elle. La manipulation ici, elle est policière. Les policiers écrivent noir sur blanc qu’on savait qu’on était suivis et on veut faire croire que deux personnes qui se savent suivies vont commettre une infraction ? Qui peut croire une bêtise pareille ?", se défend Yildune Lévy au micro de Sara Ghibaudo, de France Inter.
Quid des revendications des antinucléaires allemands ?
Yildune Lévy souligne qu'une autre piste a été écartée : cette nuit-là, un train de déchets nucléaires roule vers l'Allemagne où certains militants commettent depuis vingt ans ce genre de sabotages. "Les actes de dégradations qui ont été revendiqués avant même nos arrestations par le mouvement antinucléaire allemand, pourquoi ces revendications ont été balancées aux oubliettes ?", s'interroge-t-elle. À l'époque, au moment de son arrestation, elle avait 25 ans. Elle a passé onze semaines en détention. Elle espère des relaxes pour tous lors de ce procès.
Parmi les huit prévenus, quatre d'entre eux, dont Yildune Lévy, sont également poursuivis pour "association de malfaiteurs" et encourent dix ans de prison. La qualification terroriste, retenue par la justice au début de l'enquête en 2008 a été abandonnée par la cour de cassation, neuf ans plus tard.
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