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Assignation en justice pour demander l'interdiction du film "Une intime conviction"

Le film, sorti le 6 février, revient sur l'affaire Suzanne Viguier, en se consacrant au procès en appel de Jacques Viguier, acquitté deux fois du meurtre de sa femme.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Olivier Durandet, l'amant de Suzanne Viguier, arrive au palais de justice d'Albi, le 15 mars 2010, pour être entendu devant la cour d'assises du Tarn qui juge en appel Jacques Viguier pour le meurtre de sa femme disparue depuis février 2000. (ERIC CABANIS / AFP)

L'amant de Suzanne Viguier, disparue en 2000, a assigné en justice le distributeur et le producteur du film Une intime conviction, consacré à cette affaire, pour obtenir son retrait des salles. "Je demande l'interdiction du film sur le fondement d'une atteinte à la vie privée par la reproduction des conversations téléphoniques intimes", a indiqué lundi 18 février à l'AFP Emmanuel Tricoire, son avocat, qui porte ce recours devant le tribunal de grande instance de Paris.

Suzanne Viguier, danseuse et chorégraphe, a disparu le 27 février 2000 à Toulouse, à l'âge de 38 ans. Son amant, Olivier Durandet, est le dernier à l'avoir vue, vers 4H30, quand il l'a raccompagnée au domicile conjugal. Le mari de Suzanne Viguier, Jacques Viguier, professeur de droit à l'université, a été acquitté deux fois du meurtre de sa femme : en avril 2009, puis en appel en mars 2010. Une intime conviction, film d'Antoine Raimbault sorti le 6 février, revient sur cette affaire criminelle, en se consacrant au procès en appel de Jacques Viguier.

Des écoutes téléphoniques retranscrites en partie

Le cinéaste, qui a conservé les noms des protagonistes de l'affaire, invente un personnage fictif, celui de Nora, jouée par Marina Foïs, persuadée de l'innocence de Jacques Viguier. Elle réussit à convaincre l'avocat Eric Dupond-Moretti, incarné par Olivier Gourmet, de le défendre, et va ensuite l'aider. Le film retranscrit notamment une partie des vraies écoutes téléphoniques réalisées pendant l'enquête.

"Mon confrère dit qu'il poursuit la reconstitution de conversations présentant un caractère intime. Or précisément, le choix du réalisateur, suivi en cela par la production, a été de ne rien prendre dans les conversations d'origine qui était intime", a fait valoir à l'AFP Anne Boissard, avocate du distributeur et du producteur du film. Olivier Durandet "a décidé de poursuivre ce film pour d'autres raisons, comme il le dit d'ailleurs dans l'assignation de mon confrère, parce que le film donne une image défavorable de  [lui]. (...) On se sert d'un fondement juridique pour essayer d'atteindre un but qui n'a aucun rapport avec ce fondement juridique."

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