"C'est une vraie délinquance itinérante" : une équipe de cambrioleurs chiliens, qui écumait notamment l'Ouest parisien, devant la justice
Une maison en lisière de forêt, en Seine-et-Marne, en janvier 2023. Les volets arrière fracturés, des bijoux et un peu d'argent envolés. L'affaire de quelques minutes pour les cambrioleurs. Le lendemain, à l'aube, c'est dans une très modeste chambre à l'ouest de Paris, que les cinq suspects chiliens sont interpellés. Parmi eux, deux femmes, dont une est enceinte. Le butin est là, ainsi qu'un brouilleur, pour se jouer des alarmes de maison et des balises posées par les policiers.
>> Délinquance : la quasi-totalité des crimes et délits ont augmenté en 2022
Ces interpellations sont une illustration des chiffres des cambriolages en France qui ont nettement augmenté en 2022 (+11%). Un effet de "rattrapage" après la chute pendant la période Covid-19. Les cinq suspects, chiliens, sont jugés mardi 21 février au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine). À la Brigade de répression du banditisme (BRB), cela fait quatre ou cinq ans qu'on a observé et démantelé de petites équipes, très mobiles, qui écument l'Ouest de l'Europe. Et pour la France, cela ne concerne pas seulement Paris, comme l'observe le commissaire qui dirige la BRB : "Nous en avons déjà interpellé qui avaient œuvré du côté de Rouen, puis les mêmes en Auvergne. C'est une vraie délinquance itinérante qui est particulièrement mobile. Le surlendemain, ils sont partis au Pays-Bas ou en Belgique."
"Ils ont souvent pour habitude de faire un séjour très court sur la région parisienne. Par exemple, nous avons une dernière équipe qui est restée moins de cinq jours à Paris. On peut arriver à trois-quatre vols par jour sans aucun problème."
Le chef de la BRBà franceinfo
Les bijoux et la maroquinerie sont vite revendus et l'argent généralement réexpédié par mandats cash au Chili. Pour se déplacer, des voitures souvent vieillottes, achetées une bouchée de pain par ces équipes de cambrioleurs, âgés de 20 à 30 ans, qui restent les plus discrets possible "Ils travaillent un peu sur l'Ouest parisien, mais ils ont tendance à aller un petit peu plus loin, où il y a moins de vidéo et où l'habitat est moins dense, ce qui leur permet de travailler plus facilement. Après, ils vivent de façon très frugale lorsqu'ils sont chez nous, souvent chez des marchands de sommeil en banlieue parisienne."
"Ils sont sous les radars et on n'entend pas parler d'eux. Ce ne sont pas des gens que vous allez trouver, par exemple, dans les grands bars parisiens."
Le chef de la BRBà franceinfo
Rares souvenirs touristique de leur "road-trip" européen, quelques selfies au pied de la Tour Eiffel et d'autres monuments. Des cambrioleurs dont la virée en Europe est souvent synonyme d'ascension dans leur organisation criminelle, au Chili.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.