Escroquerie à la taxe carbone : "Je me rends", déclare Marco Mouly au tribunal en vue de son incarcération
"Je me rends", a déclaré devant plusieurs journalistes, dont franceinfo, Marco Mouly, l'une des figures de l'escroquerie géante à la TVA sur le marché du carbone, au moment de se présenter à la justice, au tribunal judiciaire de Paris.
Marco Mouly, vêtu de noir et portant deux gros sacs, s'est rendu au tribunal en vue de son incarcération, après la révocation partielle de son sursis ordonnée vendredi, dans le cadre d'une affaire d'escroquerie en bande organisée. Il s'est arrêté dans le hall pour dire un mot à la presse : "J'ai hésité à venir. Là, je me rends." Il a expliqué être sûr d'aller en prison : "On a l'estomac d'aller en prison. On a l'estomac de respecter la justice et de dire : on est là. L'estomac est là, mais ça fait flipper d'aller en prison. On avait quand même une vie dehors, après trente ans de procédure." Montrant ses deux sacs de voyage, il a détaillé : "Paquetage, café, jogging... enfin, tout, quoi."
"Je ne vais pas en cavale"
Vendredi, le juge a ordonné la révocation partielle à hauteur de 18 mois de la peine de trois ans d'emprisonnement, prononcée en avril 2019 par la cour d'appel de Paris pour escroquerie réalisée en bande organisée courant 1998 et 1999. Une affaire distincte de la fraude à la taxe carbone. "Là, j'ai pris 18 mois, et après, c'est la justice qui décide. J'espère que mes avocats vont être à la perfection. En tout les cas, je ne vais pas en cavale : je me rends." Marco Mouly estime qu'"il y a des petits problèmes dans le dossier". Il compte sur la défense de ses avocats et "espère (s'en) tirer."
Un des avocats de Marco Mouly, Philippe Ohayon, va demander une libération conditionnelle dans un bref délai. Il confirme à franceinfo que son client est en détention depuis 16h. "Pour nous, il n'y aucun obstacle juridique et factuel qui peut empêcher un aménagement de peine à bref délai".
Marco Mouly et l'affaire de la fraude à la taxe carbone ont inspiré D'argent et de sang, une série sur Canal+. Il a inspiré le rôle de Fitous, un arnaqueur de Belleville prêt à tout pour s'accomplir, incarné par Ramzy Bedia. "Le problème, c'est que le film m'a fait très, très mal", a encore déclaré Marco Mouly. "C'est basé sur des faits réels" mais la série reste "une fiction", a-t-il affirmé. Il a également été au centre de la série documentaire de Netflix Les Rois de l'arnaque.
Fin juin 2017, Marco Mouly avait déjà été condamné en appel à huit ans d'emprisonnement et un million d'euros d'amende dans l'affaire de la taxe carbone, vaste fraude à la TVA sur le marché des droits à polluer, aux côtés d'Arnaud Mimran. Avec les autres principaux prévenus du dossier, ils avaient été condamnés à verser 283 millions d'euros de dommages et intérêts à l'Etat. Il avait été placé en semi-liberté en avril 2020 puis en liberté conditionnelle.
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