Italie : verdict attendu dans un procès gigantesque contre 338 membres de la puissante mafia calabraise, la ‘Ndranghetta
C'est le procès de tous les superlatifs, le plus important en Italie depuis celui de Palerme dans les années 1980 contre la mafia sicilienne Cosa Nostra. Cette fois, c’est la ‘Ndranghetta qui est jugée, basée en Calabre et devenue le mouvement criminel le plus puissant du pays par sa maîtrise du trafic de cocaïne. Elle réalise un chiffre d'affaires annuel d'une cinquantaine de milliards d'euros dans le monde entier.
Des milliers d'heures d'audiences et d'années de prison requises contre les 338 accusés : voilà quelques données qui résument ce procès ouvert il y a près de trois ans. Tous ces membres sont accusés d'appartenir ou d'être affidés au clan Mancuso, qui avait mis sous sa coupe la région de Vibo Valentia en Calabre. Dans l’enquête qui a précédé le procès, plus de 300 mafieux présumés avaient été arrêtés sous la direction du procureur Gratteri, aujourd’hui à Naples.
Emprise, extorsions, trucages et acquisitions d'armes
Pour juger le clan et ses affidés présumés, dont un ex-élu parlementaire, un bunker a été spécialement construit à Lamezia Terme, en plein cœur de la Calabre. Autre fait marquant : le nombre de repentis, une cinquantaine. Les chefs d'accusation sont nombreux : associations mafieuses, trafics de drogue, extorsions, blanchiment d'argent sale... Devant la cour, les accusés ont détaillé le fonctionnement de la 'Ndrangheta, son emprise sur la population locale, les extorsions, les trucages des appels d’offres et des élections, les acquisitions d'armes, etc. Ils ont révélé des secrets sur des caches d'armes dans des cimetières ou des ambulances et dévoilé comment l'eau municipale était détournée pour arroser des plantations de marijuana.
Mais ce procès n’aura pas les conséquences de celui de Palerme. En Sicile, les chefs d’une structure pyramidale, Cosa Nostra, avaient été condamnés. Ici, c’est une seule famille qui est jugée sur plus de 150 que compterait la 'Ndranghetta.
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