Un an et demi de prison pour un animateur ayant agressé sexuellement dix garçons
Agé de 29 ans, il a livré les noms d'une dizaine d'enfants après que l'un d'eux se fut plaint de "massages bizarres". L'ancien animateur était fétichiste des pieds de garçons.
Un homme de 29 ans, ancien animateur périscolaire, a été condamné à dix-huit mois de prison, mardi 11 mars, par le tribunal de Melun (Seine-et-Marne), pour avoir agressé sexuellement dix jeunes garçons. Le parquet avait requis quatre ans de prison à l'encontre de cet homme, poursuivi pour quatorze agressions sexuelles commises sur des enfants de 7 à 12 ans entre 2009 et 2011, dans une école et un centre de loisirs de Combs-la-Ville.
"Je m'excuse auprès des parents et surtout des enfants et compte redoubler d'efforts pour essayer de résoudre mon problème", a déclaré ce jeune homme à l'issue de cinq heures d'une audience qui s'est déroulée sans les victimes. Celui qui s'est présenté comme "fétichiste des pieds d'enfants" agissait toujours selon le même mode opératoire : au sein des structures d'accueil où il travaillait, il s'isolait avec ses victimes, leur enlevait leurs chaussures et, sous prétexte de jeux et de "chatouilles", se masturbait en frottant son sexe contre leurs pieds.
Un homme "dangereux", selon cinq experts
"Ces enfants ne se rendaient pas compte de la dimension sexuelle" des agissements du prévenu, en raison de leur âge et parce que les faits se déroulaient souvent "sous les tables de cantine", a indiqué la présidente du tribunal au cours de l'audience. Elle a également dénoncé son "manque d'empathie envers ses victimes" et "sa dangerosité", attestés par cinq experts. Seul un enfant avait parlé à ses parents de "massages bizarres", jusqu'à ce qu'une autre victime, scolarisée en CP, n'alerte ses parents et la psychologue scolaire en septembre 2011.
L'intéressé, attiré exclusivement par les petits garçons, avait reconnu les faits pendant sa garde à vue, puis donné lui-même à la police une liste d'une dizaine de noms d'enfants avec lesquels il avait eu un comportement similaire. Le condamné, qui a déjà effectué un an de détention provisoire mais comparaissait libre, a été relaxé pour quatre agressions qu'il contestait. Il a également reçu une injonction de soins de cinq ans et sera inscrit au registre des auteurs d'infractions sexuelles.
"Une simple vengeance, un simple enfermement ne serviront à rien", a plaidé l'avocat de la défense, Laurent Le Mehaute. "Il sortira un jour, alors aidez-le à progresser", a-t-il demandé au tribunal. L'ancien animateur, qui assure "pouvoir contrôler seul ses pulsions", est pourtant visé par une plainte de juillet 2013 après avoir échangé de courts messages ambigus avec un adolescent de 14 ans, alors qu'il était placé sous contrôle judiciaire.
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