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Une enquête ouverte sur la RATP et l'un de ses sous-traitants, accusés par un ouvrier d'exposition à l'amiante

Ce salarié, âgé de 39 ans, affirme avoir travaillé presque sans équipement de protection respiratoire pendant vingt ans.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une rame de la ligne 13 du métro, à Paris, le 21 février 2022. (ARNAUD PAILLARD / HANS LUCAS / AFP)

Une juge d'instruction enquête, depuis octobre 2022, sur la RATP et son sous-traitant ERI, accusés par un ouvrier de l'avoir exposé à l'amiante sans protection pendant vingt ans, a confirmé le parquet de Paris à l'AFP, mercredi 1er mars. L'information judiciaire, confiée au pôle santé publique du Tribunal de Paris, est ouverte pour "mise en danger d'autrui" et "emploi de travailleur dont l'activité l'expose aux rayonnements ionisants sans évaluation des risques conforme" ni "respect des règles de prévention".

Ce salarié de 39 ans, embauché chez ERI en 2001 et en arrêt de travail depuis 2020, a été entendu début décembre. Il a affirmé à l'AFP avoir travaillé presque sans équipement de protection respiratoire pendant vingt ans. Il dit n'avoir été informé de la présence d'amiante dans les réseaux électriques du métro qu'il démantibulait que fin 2015.

La RATP et ERI assurent respecter la loi

Un syndrome anxio-dépressif lui a depuis été diagnostiqué. "Je ne dors plus, je ne mange plus, je suis devenu l'ombre de moi-même", témoigne cet ouvrier auprès de l'AFP. S'il n'a pas développé de maladie à ce stade, il sait que l'exposition à l'amiante est connue pour provoquer des cancers du poumon ou de la plèvre des années, ou des décennies, plus tard. En 2014, l'Institut français de veille sanitaire estimait que cette fibre isolante, désormais interdite, pourrait causer jusqu'à 100 000 morts d'ici 2050.

Contacté par l'AFP, le président d'ERI a déclaré que son entreprise "avait toujours respecté les dispositions du Code du travail". Il a défendu des "formations adaptées", un "suivi par la médecine du travail" ainsi que des "équipements de sécurité appropriés". La RATP a, de son côté, dit n'avoir "pas connaissance à ce stade" de cette procédure, ajoutant que "les interventions de maintenance sur ces matériaux se font conformément à la réglementation concernant la prévention du risque amiante". Les deux entreprises évoquent des contrôles de terrain stricts et réguliers sur ces points.

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