: Vidéo Procès d'André Bamberski, l'homme qui avait fait enlever le meurtrier de sa fille
Le père de Kalinka, retrouvée morte en 1982, avait organisé le rapt de Dieter Krombach, condamné par la suite pour le meurtre de l'adolescente. André Bamberski est jugé pour ces faits à partir de jeudi, à Mulhouse.
La saga judiciaire opposant André Bamberski à Dieter Krombach, qu'il a fait condamner pour la mort de sa fille, s'invite à nouveau dans les prétoires, jeudi 22 mai, à Mulhouse. Cette fois, c'est le Français qui est jugé pour avoir commandité l'enlèvement en Allemagne de son ennemi juré.
Au nom d'un "devoir moral", André Bamberski a consacré plus de trente ans de sa vie à faire condamner celui qu'il tient pour le meurtrier de sa fille. Un combat intransigeant et obstiné, qui lui vaut de comparaître à son tour devant un tribunal. La vie de ce fils d'immigrés polonais, né dans le nord de la France, bascule en 1982. Il a alors 45 ans. Sa fille Kalinka, 14 ans, est retrouvée morte au domicile de son beau-père Dieter Krombach, en Allemagne.
"Vieux conservateur" et "entêté"
Persuadé de la culpabilité du Dr Krombach, André Bamberski entame alors un long et complexe combat judiciaire, en France et en Allemagne. "Rien n'affecte sa certitude d'avoir raison. Pour lui, c'est une conviction inébranlable", a observé une expert-psychologue, décrivant un tempérament "rigide". André Bamberski, un expert-comptable retraité qui s'est défini lui-même comme un "vieux conservateur", "parfois vaniteux", préfère parler de "rigueur".
"Kalinka méritait ces trente années d'investigations, d'enquêtes, de recherches", assure-t-il. "Depuis le début, je me suis heurté à tout, aux autorités policières, judiciaires, médicales", expliquait en 2012 le retraité procédurier, qui vit en banlieue de Toulouse. Cheveux blancs, mâchoire serrée, regard bleu intense derrière ses fines lunettes, André Bamberski aborde chaque étape de cette longue saga judiciaire avec une détermination méthodique et pointilleuse.
"Entêté jusqu'à nier l'évidence", selon une source judiciaire, le retraité entend maintenir à la barre du tribunal de Mulhouse qu'il n'a pas "commandité" l'enlèvement de son ennemi, car il n'a rien versé, selon lui, aux exécutants du rapt. "La prison, je ne vais pas dire que je n'y pense pas, affirme-t-il. Si je suis condamné à de la prison ferme non aménageable, je ferai appel pour avoir une seconde chance."
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