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Karachi: François LĂ©otard lie l'attentat Ă  l'arrĂȘt des commissions

François LĂ©otard a Ă©tĂ© entendu pendant plus de quatre heures aujourd’hui comme tĂ©moin dans le volet criminel de l'enquĂȘte sur l'attentat de Karachi. _ L'ancien ministre de la DĂ©fense a Ă©tabli un "lien possible" entre l'arrĂȘt du versement des commissions et l'attentat qui a coĂ»tĂ© la vie Ă  15 personnes dont 11 Français en mai 2002, a rapportĂ© l'avocat des parties civiles, Me Olivier Morice, prĂ©sent Ă  l'audition.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © AFP/Fred Dufour)

François LĂ©otard considĂšre que “la dĂ©cision qui a Ă©tĂ© prise par
le prĂ©sident Jacques Chirac d'arrĂȘter le versement des commissions a pu ĂȘtre en quelque sorte le dĂ©tonateur de cet attentat,” a dĂ©clarĂ© son avocat Ă  la presse.
L'arrĂȘt du versement de ces commissions serait, selon M. LĂ©otard,
“le rĂ©sultat d'une guerre de trente ans qui existe au niveau de la
droite”, a rapportĂ© l'avocat.
_ François LĂ©otard a par ailleurs “jurĂ© sur son honneur qu'aucun
financement de la campagne du Parti rĂ©publicain n'avait Ă©tĂ© fait”, a poursuivi Me Morice. Selon ce dernier, M. LĂ©otard a niĂ© l'existence de
rétro-commissions.

L'ancien ministre estime que l'arrĂȘt des commissions “a Ă©tĂ© une
décision prise avec une grande légÚreté par le président de la
RĂ©publique” Jacques Chirac et “exĂ©cutĂ©e avec la mĂȘme lĂ©gĂšretĂ©â€ par les ministres Dominique de Villepin et Charles Millon.
“Un engagement de l'Etat, lorsqu'il n'est pas respectĂ©, rend
naturellement cet Etat vulnérable. En effet, cet acte ne pouvait
manquer d'avoir des consĂ©quences lourdes”, estime-t-il.
_ L'avocat des victimes de l'attentat a déclaré s'interroger sur
l'opportunitĂ© de faire entendre comme tĂ©moin Jacques Chirac puisque “c'est lui qui prend cette responsabilitĂ© d'arrĂȘter le versement de ces commissions”.

François Léotard, ministre de la Défense de 1993 à 1995 dans le
gouvernement d'Edouard Balladur, a signé le contrat de vente pour 826 millions d'euros de trois sous-marins Agosta au Pakistan en 1994.
Contrat qui a donné lieu aux versements de commissions d'un
montant total de 10,25%, dont 4% à deux intermédiaires imposés en 1994 par le ministÚre de la Défense.
Le versement des commissions a été interrompu en 1995 par le
nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique, Jacques Chirac. Un arrĂȘt
justifié par Dominique de Villepin par des soupçons de
rétro-commissions. Entendu en novembre par le juge Renaud Van
Ruymbeke, chargé du volet financier de l'affaire, l'ancien Premier
ministre a fait part au juge de “ convictions trùs fortes ” que des
“rĂ©tro-commissions” sur le contrat pakistanais avaient pu servir “ Ă 
financer des partis politiques soutenant ” l'ancien Premier ministre
Edouard Balladur.

_ Par ailleurs, la cour d'appel de Paris a refusé aujourd'hui d'élargir
le volet financier de l'enquĂȘte sur l'attentat de Karachi aux faits
de corruption et jugé irrecevables les constitutions de partie
civile des familles de victimes.
Mes Olivier Morice et Thibault de Montbrial ont annoncé qu'ils
allaient se pourvoir en cassation contre cette décision.

_ Saisi d'une information judiciaire pour “entrave à la justice” et
“faux tĂ©moignage” visant la Direction des construction navales
(DCN), le juge Renaud Van Ruymbeke avait décidé le 6 octobre
d'Ă©largir ses investigations Ă  d'Ă©ventuels faits de “corruption” et
d'“ abus de biens sociaux ” qui auraient pu ĂȘtre commis en marge de la vente de trois sous-marins par la France au Pakistan.
A la suite d'un appel du parquet, la chambre de l'instruction de
la cour d'appel de Paris a considéré aujourd'hui que les parties civiles
ne pouvaient invoquer un quelconque préjudice directement provoqué par les abus de biens sociaux ou la corruption.

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