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La mort de Madame Claude, célèbre proxénète

A 92 ans, elle s'est éteinte samedi à Nice selon Le Point, emportant tous ses secrets. Dans les années 1960 et 1970, elle était à la tête d'un réseau de prostitution fréquenté par les plus grands noms de l'époque.
Article rédigé par franceinfo
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  ("Madame Claude" © Maxppp)

Son vrai nom, c'était Fernande Grudet, mais son pseudonyme de "Madame Claude" est entré dans le langage courant. Elle est décédée à Nice, à l'hôpital des Sources, samedi selon Le Point. Elle s'était retirée sur la côte d'Azur, où elle vivait dans un petit appartement.

500 femmes à son service

Pendant presque vingt ans, elle a dirigé un réseau de prostitution à Paris, depuis le 16e arrondissement de Paris. Elle n'a jamais révélé les noms de ses clients français mais le président américain John Kennedy et l'industriel italien Giovanni Agnelli auraient fait appel à elle. Au total, elle aurait réuni 500 jeunes femmes dans son réseau. Elles les mettaient en relation avec leurs clients par téléphone. Madame Claude voulait rendre le "vice joli".

"J'ai essayé d'enlever tout ce qu'il y avait de laid dans cette profession" Madame Claude
En 1976, la justice s'intéresse à son affaire. La répression du proxénétisme était alors de plus en plus sévère. Condamnée à de la prison et à 11 millions de francs d'amende, elle s'est exilée aux Etats-Unis. Elle ne reviendra en France qu'en 1985 et sera incarcérée pour quatre mois à Fleury-Mérogis. A sa sortie, elle a tenté de créer un nouveau réseau. Martine Monteil, l'ancienne patronne de la police judiciaire, a arrêté "Madame Claude" à ce moment-là. 
"Elle était une sorte de business woman, elle était extrêmement sévère avec les filles" Martine Monteil, ancienne patronne de la PJ, et le réalisteur Just Jaekin (avec Delphine Gotchaux)

Martine Monteil explique que la proxénète poussait "ses filles" à avoir recours à la chirurgie esthétique "alors qu'elles n'en avaient pas besoin". Selon elle, c'était à la fois un moyen d'entretenir l'image de son réseau et d'accentuer la dépendance financière des prostituées qui s'endettaient pour être opérées. Martine Monteil concède que "Madame Claude" a sans doute été protégée, mais elle est quand même à nouveau condamnée après cette arrestation. Elle publie alors, en 1994, une autobiographie, en partie fantasmée, et les droits d'auteur lui ont permis de payer ses amendes.

Une figure devenue mythique

Just Jaekin, le réalisateur du film érotique Emmanuelle , a aussi consacré un film à "Madame Claude" en 1977. Il avait alors craint la réaction de cette femme, "mythomane" et "qui avait une haine totale des hommes" .

"Physiquement, on dirait une petite dentelière" Just Jaekin, réalisateur
 

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