Le calvaire de Marc, cinq ans, raconté à Douai
"Insoutenable" est le mot qui revient le plus souvent. Spectateurs, journalistes et jurés, présents au procès de l'affaire du "petit Marc", avaient beau s'attendre à des évocations sordides, ils n'étaient sans doute pas prêts à de tels détails épouvantables.
La cour d'assises du Nord, à Douai, s'est en effet penché pour la troisième journée d'audience sur l'enchaînement des sévices subis par Marc, cinq ans, lors des semaines ayant précédé sa mort, au mois de janvier 2006.
Un calvaire rappelé avec précision, et de manière chronologique, par le président Michel
Gasteau.
Des premiers coups fin décembre 2005, à des pluies de gifles et coups de poing quotidiennes, le mois suivant.
"Vous le traitiez de bâtard, d'enculé, de fils de pute", rappelle
le président au beau-père de l'enfant, principal des neuf accusés, resté silencieux durant tout le déroulé des faits.
"Je mérite la mort"
Un peu plus tard, c'est lorsque les photos de la victime ont été examinées par la cour que le malaise est allé grandissant.
_ Le garçonnet y apparaît couvert d'hématomes sur tout le corps,
la tête boursouflée et bleuie, les bourses ouvertes, ensanglantées.
"Je ne sais pas ce qui s'est passé", a répété à plusieurs
reprises le beau-père lorsque l'avocat général Luc Frémiot lui a
demandé de s'expliquer sur les faits.
_ "Qu'aviez-vous contre lui?",
l'a également interrogé ce dernier. "Rien", s'est exclamé l'accusé,
avant d'ajouter: "Marc, c'était mon meilleur copain".
Il lâchera, ensuite et d'une voix tremblante, "Je l'ai tué, je l'ai massacré. Je ne sais pas pourquoi. Je mérite la mort"
Demain, la cour entendra le témoignage du grand frère de Marc,
aujourd'hui âgé de neuf ans.
_ Le verdict est attendu en fin de semaine prochaine.
Matteu Maestracci avec agences
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