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Le maire de Cholet sur les gens du voyage : "Hitler n'en a peut-être pas tué assez"

VIDEO | Lors d'un échange entre Gilles Bourdouleix et les gens du voyage installés sur un terrain de Cholet, le maire UDI de la ville a évoqué l'extermination nazie. Jean-Louis Borloo, le président de l'UDI a saisi le comité exécutif du parti concernant "les suites inévitables à donner" à cet échange. Selon lui, la décision ne "peut être que l'exclusion". Gilles Bourdouleix dénonce un "bidouillage".
Article rédigé par franceinfo
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Gilles Bourdouleix, le député-maire UDI de Cholet, n'a
pas mâché ses mots. Alors qu'il se trouvait sur le campement de gens du voyage
de sa ville, il a eu un échange "musclé ", sans violence, selon le
quotidien Le Courrier de l'Ouest . Le journal écrit que le maire, "excédé par des
saluts nazis et les accusations de racisme qui fusent
" se met à marmonner
"comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez... ".

Ces propos ont été
enregistrés et mis en ligne par Le Courrier de l'Ouest . Interrogé avant cette
publication, Gilles Bourdouleix a nié les avoir tenus. Dans un communiqué, il
a même déclaré avoir porté plainte pour "diffamation" .

Plus tard dans la journée, il a affirmé que l'enregistrement avait été "manipulé " et constituait un "bidouillage ". Qualifiant l'enregistrement de "règlement de compte ", l'élu a expliqué que le journaliste, après coup, "a bidouillé un enregistrement", dans lequel il y a "des coupures ", soulignant, "en me faisant dire des propos que lui-même venait de me dire et que j'ai répétés, étonné, qui ne correspondaient pas à ce que j'avais dit ".

Exclu de l'UDI ?

Cet échange a eu lieu
sur un terrain agricole appartenant à la ville de Cholet et où 150 caravanes se
sont installées dimanche. Les exploitants agricoles devaient y installer leur
troupeau à cause de la sécheresse. Gilles Bourdouleix réclamait "l'évacuation
immédiate
" du campement par "la force si besoin ".

Jean-Louis Borloo, président de l'UDI, a immédiatement
réagi en condamnant les propos du maire de Cholet. Il a saisi la direction de l'UDI sur
les suites à donner à cette affaire. "Je condamne de la manière la plus formelle
et saisis le comité exécutif de l'UDI pour les suites inévitables à
donner
".

"La décision qui sera prise mercredi soir ne peut-être que l'exclusion" (Jean-Louis Borloo)

"Quelles que soient les provocations bien réelles et inacceptables dont a été victime le député-maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, rien ne justifie pour autant les propos qui auraient été apparemment tenus par ce dernier ", écrit-il dans un communiqué. 

Une pétition en 2006

Gilles Bourdouleix, 53
ans, s'est déjà fait remarquer par ses actions contre les gens du voyage. En
novembre 2012, après un différend l'ayant opposé à cette communauté, il avait
porté plainte pour "tentative de meurtre " contre X et contre Manuel
Valls. Le maire de Cholet aurait déclaré, selon Ouest-France  : "Ils
volent l'électricité, ces gens-là sont des voyous, des assassins et des
voleurs
".

En réponse, la Ligue des
droits de l'Homme avait porté plainte à son tour contre l'élu pour "provocation à la haine ou à la
violence et à la discrimination raciale à l'encontre des gens du voyage d'une
part, et de diffamation raciale d'autre part
".

Il est également à l'origine
d'une pétition. En 2006, il avait envoyé aux 36.500 maires de France un document
à signer pour réclamer une nouvelle compétence pour les élus : qu'ils
aient autorité pour obliger la police nationale à intervenir en cas d'occupation
illégale de terrain.

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