Sainte-Soline : le patron du Samu des Deux-Sèvres conteste toute défaillance lors du secours aux manifestants blessés
Accusé de ne pas être intervenu à temps pour porter secours aux blessés lors des affrontements entre force de l'ordre et manifestants à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, samedi 25 mars, le patron du Samu 79 conteste, jeudi 30 mars sur franceinfo, toute défaillance alors que le patron de la gendarmerie trouve lui "ahurissant" de dire que les forces de l'ordre ont interdit aux secours d'intervenir.
D'après le chef du pôle urgences de l’hôpital de Niort, Farnam Faranpour, l'enregistrement de la ligue des droits de l'homme sur la non-assistance à personne en danger est tronqué car au moment de la conversation une ambulance avait déjà quitté la commune de Ruffec en Charente pour venir en aide au blessé en urgence vitale. "Dans l'autre partie de cet enregistrement, il est dit quand même que les secours sont partis", précise Farnam Faranpour, "d'ailleurs quand l'équipe du Smur est arrivée, ils ont été très inquiets car ils ont été arrêtés par des manifestants, pas forcément pour les agresser, ça ils ne le savaient pas, c'était pour leur demander d'intervenir sur d'autres blessés alors que leur objectif c'était d'aller vers ce patient grave". Le chef du pôle urgences de l’hôpital de Niort indique aussi que "le médecin militaire qui lui était aussi au chevet de ce patient avant l'arrivée du Smur, a reçu quelques projectiles, peut-être parce qu'il était habillé en militaire, une fois qu'il a fait ses soins quand il est parti."
Décision d'intervention prise collectivement
Le patron du Samu 79 redit aussi que les secours n'ont pas été entravés par les autorités. Il l'affirme, c'est collectivement, que le Samu décide d'intervenir ou non avec les pompiers et la préfète : "dans ce système de médecine de catastrophe, il faut qu'il y est un commandement unifié. Quand je demande à des gendarmes de m'accompagner sur telle ou telle chose parce que je pense qu'il y a une dangerosité, c'est normal que je puisse leur faire confiance et quand eux me disent s'il y a des difficultés, j'écoute leur expertise. Donc c'est une discussion collective, bien évidemment que c'est le directeur des opérations de secours qui va prendre la décision finale mais il y a une concertation avant de décider comment on s'organise pour tel ou tel événement."
"Si les escortes avaient été plus présentes, mais elles étaient sur d'autres sites, peut-être qu'on aurait gagné 15 ou 20 minutes et encore, je n'en suis pas persuadé."
Farnam Faranpour, le chef du pôle urgences de l’hôpital de Niortà franceinfo
En l'occurrence, le directeur des opérations de secours, c'était ici la Préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée. Alors est-ce que les secours auraient pu mieux faire ? Non, répond le chef du pôle urgences de l’hôpital de Niort, "on a des périodes incompressibles dans le temps de prise en charge", affirme Farnam Faranpour, "bien évidemment qu'une partie du temps de déplacement de l'équipe médicale jusqu'au niveau du point de rassemblement des victimes est incompressible". Le chef du pôle des urgences de l'hôpital de Niort met aussi en lumière les difficultés pour retrouver le patient, "à 14h52 l'équipe du Smur était sur les lieux, elle n'a pu être en contact avec le patient qu'à 15h15, il y a quand même une période incompressible pour trouver cette personne". Une enquête a été ouverte par le procureur de Rennes et confiée à l'IGGN l'inspection de la gendarmerie, pour éplucher la chronologie de l'intervention des secours. La défenseure des droits, Claire Hédon, s'est elle saisie des cas des deux manifestants grièvement blessés à Sainte-Soline.
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