Les "Conti" condamnés en appel à de simples amendes

"Pour une relaxe des Conti". Le 13 janvier dernier, dans les rues d'Amiens, 1.500 personnes étaient rassemblées pour demander la clémence à l'encontre des six ouvriers dans le viseur de la justice. Plusieurs partis de gauche ont également soutenu publiquement les six hommes, à l'instar d'Olivier Besancenot qui estimait ce matin sur France Info que leur condamnation était "incompréhensible".

Ils n'auront finalement eu pas la relaxe. Mais la cour d'appel d'Amiens a nettement amoindri les peines prononcées en première instance : les six ouvriers sont condamnées à des amendes de 2.000 à 4.000 euros. Le procureur général avait pourtant demandé la confirmation des peines de première instance, allant de deux à cinq mois de prison avec
sursis.

Le 21 avril 2009, les six "Conti" avaient mis à sac des locaux de la sous-préfecture de Compiègne après avoir appris que le tribunal de grande instance de Sarreguemines, en Moselle, refusait d'annuler le plan de fermeture de leur usine.
_ "Les prévenus avaient bien eu l'intention de commettre les dégradations reprochées" note aujourd'hui la cour d'appel, donc "la relaxe demandée ne peut être envisagée". Mais "la prise en considération du mobile recherché, à savoir la défense (...) de leurs emplois, inclinera la cour à une application moins rigoureuse et stricte de la loi pénale".

Mais tout n'est pas fini pour les six "Conti", qui pourraient être condamnés à de lourds dommages et intérêts au civil.

L'usine Continental, qui comptait 1.120 salariés, a fermé ses portes en 2009. Après des semaines de lutte, les salariés ont obtenu une prime de départ supplémentaire de 50.000 euros.