Les larmes de Fourniret au souvenir de son ancienne usine
Le tueur en série présumé Michel Fourniret a été décrit mardi par son frère comme un homme à la double personnalité dont le mutisme le protègerait de lui-même, lors d'une audience où il a, pour la première fois, pleuré à l'évocation de son passé à l'usine.
Au premier jour de l'examen de sa personnalité par la cour d'assises des
Ardennes, André, de douze ans l'aîné de Michel, a évoqué l'enfance de son frère né en avril 1942 à Sedan de parents ouvriers, avant de s'étendre sur son propre “dilemme” face à une telle parenté.
Pendant ce premier témoignage, jamais Fourniret, jugé pour sept meurtres aggravés de jeunes filles, ne daigne s'adresser à son frère.
C'est en revanche l'évocation de figures importantes de son passé d'ouvrier fraiseur qui va l'émouvoir jusqu'à le faire pleurer, une première depuis l'ouverture du procès.
A la barre Dominique Catoire, 55 ans, fille d'un ancien patron d'usine pour lequel Fourniret a travaillé dans les années 1960, le supplie de livrer enfin les explications dont il prive la cour depuis six semaines.
“Ce que Papa t'a enseigné, c'est l'amour de ton prochain et surtout
d'admettre tes erreurs et de les assumer. Fais-le pour lui”, implore-t-elle.
“Dominique, je n'ai pas pris une décision à la légère (celle de ne rien
dire faute de huis clos, ndlr), je ne peux en changer”, répond l'accusé.
Face aux suppliques répétées de son interlocutrice le fixant droit dans les yeux, il ne parvient plus à réprimer ses sanglots, s'agrippe à la paroi du box et gémit : “je ne peux pas”.
“On ne peut demander pardon pour ce qui est impardonnable”. “Demander pardon ça ne tient pas en deux mots, en deux phrases, mais en toute une vie”, ajoute-t-il.
Suite du procès avec le témoignage attendu des deux ex-épouses de
l'accusé.
Grégoire Lecalot, avec agences
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