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Lynchage d'un Rom : pourquoi un tel déchaînement de violence ?

Une semaine après la très violente agression d’un jeune Rom à Pierrefitte-sur-Seine, dans la banlieue nord de Paris, l’enquête se poursuit pour identifier et interpeller ceux qui l’ont enlevé et laissé pour mort. Et pour comprendre ce qui a pu se passer. Le mineur aurait-il tenté le cambriolage de trop, celui de l'appartement de la famille d'un trafiquant de drogue ?
Article rédigé par Stéphane Pair
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Le jeune Rom a été retrouvé vendredi dernier, Cité des Poètes à Pierrefitte-sur-Seine © MaxPPP)

Les policiers du 3e district qui nous parlent connaissent bien Darius qui se trouve, depuis vendredi dernier, dans le coma. Un acte de barbarie, a dit la procureure. "Depuis le printemps, on a interpellé quatre fois Darius pour des vols avec effraction… La dernière fois, c’était le 4 juin, une semaine avant le lynchage"

Des habitants l’avaient pris en flagrant délit, une télé dans les bras, se souvient l’un des policiers. Ils commençaient à le bousculer. "On l’a emmené à temps" .

"Un homme très agressif"

Vendredi dernier, Darius a-t-il cambriolé l’appartement de trop ? Celui de la famille d’un trafiquant de drogue du quartier des poètes ? C’est la thèse de ces policiers. Et si rien ne prouve, à ce stade, que Darius est bien l’auteur du cambriolage présumé qui a provoqué toute cette haine, ces policiers affirment que l’appartement visé est celui de la mère d’un délinquant notoire du quartier. "On connait très bien cet homme, Il est très agressif",  explique l’un des policiers. 

L’absence de signalement à la police, l’usage des armes, cette violence inouïe contre Darius et, surtout, cette étrange demande de rançon de 15.000 euros, "tout ça ne cadre pas"  avec un simple cambriolage pour quelques bijoux et un peu de matériel informatique, dit le policier. Darius, confie-t-il, a sûrement franchi une ligne dans la cité. Reste à savoir laquelle.

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