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Lynchage d’un jeune Rom : "Un acte de barbarie"

La procureure de Bobigny a fait mardi soir un point sur l’enquête après la découverte d’un Rom de 16 ans, grièvement blessé vendredi à Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. La magistrate a évoqué "un lynchage, un acte de barbarie". La victime est toujours dans un coma inquiétant. Il n'y a aucune interpellation pour le moment dans cette affaire.
Article rédigé par Stéphane Pair
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Radio France/Sébastien Paour)

La procureure de Bobigny a précisé le déroulé de la soirée très violente de vendredi dernier à Pierrefitte-sur-Seine, une commune située au nord de Paris. Depuis cette date, un jeune Rom est hospitalisée pour de graves blessures et son état de santé est toujours préoccupant. L’adolescent ciblé par la "rumeur " après un cambriolage a été enlevé, séquestré et frappé par plusieurs individus.

Un cambriolage et la recherche de l'auteur

Selon la procureure, Sylvie Moisson, il y a bien eu un cambriolage Cité des Poètes, à Pierrefitte-sur-Seine, le vendredi 13 juin, vers 20h-20h15. L’auteur du vol dans un appartement est alors mis en fuite par un très jeune témoin. Il en fait une description, pouvant correspondre à "un jeune qui est aussitôt pourchassé, enlevé, séquestré, battu et laissé pour mort, non loin du lieu de son enlèvement ".

Il n’est pas précisé auprès de qui ce témoin, que l’on suppose un enfant, a fait cette description.  

Entre l’enlèvement de l’adolescent prénommé Darius et sa découverte, il y a eu une demande de rançon explique sylvie Moisson, uen demande qui a été effectuée auprès de sa famille, de 20h30 à 21h47. Si l’horaire est aussi précis, c'est que le propre téléphone portable de la victime a été utilisé par ses ravisseurs pour communiquer avec sa famille.

"Au départ fixé à 15.000 euros, la rançon réclamée était à 5.000 euros au moment où les appels ont cessé."

Selon la procureure, ce drame est "un acte de barbarie, un lynchage par un groupuscule d’individus ". Le mobile est à chercher dans la vengeance privée, des représailles fondées sur "la rumeur ", à propos de l’auteur. Les faits, dit-elle relève "du lynchage, de l’acte de barbarie ."

Des coups portés à la tête

Darius, d’origine roumaine, est hospitalisé depuis vendredi soir en réanimation. Selon la procureure de Bobigny, il porte trace de nombreuses violences, qui ont principalement ciblé sa tête. La magistrate a cité un certificat médical descriptif, qui fait état de lésions crâniennes cérébrales qui engagent son pronostic vital. Les médecins ne peuvent pas se prononcer sur l’évolution de sa santé.

Le jeune homme vivait depuis moins d’un mois, avec sa famille et 200 autres Roms, originaires de Roumanie, dans une maison désaffectée à proximité de la Cité des Poètes.

 

Une enquête a été ouverte pour enlèvement, séquestration et tentative d’homicide, le tout en bande organisée. Si plusieurs individus sont recherchés, leur nombre n’est pas précisé puisque les témoignages varient sur ce point. Les auteurs encourent pour ces faits, la réclusion criminelle à perpétuité. 

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